France

Sex-tape de Valbuena : la justice valide l'enquête

La justice s'est prononcée sur la validité de l'enquête du chantage à la sex-tape pratiqué contre le footballeur Mathieu Valbuena, et dont les suspects, Karim Benzema en tête, demandaient l'annulation. Djibril Cissé pourrait aussi être mis en examen.

La justice a validé le 16 décembre l'enquête sur le chantage à la sex-tape de Mathieu Valbuena et notamment des écoutes dont la légitimité était contestée par les suspects.

L'enquête va donc pouvoir se poursuivre. De son côté, une autre star du ballon rond, Djibril Cissé, autre suspect dans cette affaire, pourrait être mis en examen. C'est en tout cas ce que la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a demandé au juge.

«Nous sommes assez étonnés, parce que c'est une décision de rejet de nos demandes d'annulation de l'enquête», a commenté pour sa part Serge Money, l'avocat de Mustapha Zouaoui, présenté comme l'un des cerveaux de cette affaire qui a secoué le football français. L'avocat a annoncé un pourvoi en cassation.

Sylvain Cormier, l'avocat de Karim Benzema, n'a pas exclu l'éventualité d'un pourvoi en cassation. Selon lui, son client est «résolu à continuer le combat». L'avocat a d'ailleurs précisé : «Karim Benzema est innocent, il n'a rien commis de répréhensible dans cette affaire: nous allons tout faire pour démontrer son innocence».

Une affaire qui a secoué le monde du football

«L'affaire Valbuena» a débuté en juin 2015, lorsque le footballer Mathieu Valbuena a reçu l'appel d'un inconnu lui affirmant détenir une vidéo intime le concernant. Le maître-chanteur lui avait proposé de trouver un arrangement, sans évoquer le montant à payer, ce qui avait conduit l'international français à porter plainte.

Une longue négociation avait alors commencé entre un policier sous couverture, qui se faisait passer pour un homme de confiance du joueur de l'Olympique lyonnais, et l'escroc, nourrie d'appels téléphoniques répétés, certains à l'initiative de l'enquêteur. C'est ce procédé policier, jugé déloyal, qui avait été mis en cause par quatre suspects qui réclamaient l'annulation des écoutes et, par extension, de l'ensemble de la procédure.

L'enquête avait permis d'identifier les cerveaux présumés de l'entreprise de chantage, Mustapha Zouaoui et Axel Angot, qui gravitent depuis des années autour des footballeurs, ainsi que le corbeau, Younès Houass. Mustapha Zouaoui et Axel Angot s'étaient ensuite tournés vers Karim Zenati, ami d'enfance de Karim Benzema, afin que l'attaquant du Real Madrid pousse Mathieu Valbuena à payer.

Tous ont été mis en examen pour tentative de chantage, complicité et participation à une association de malfaiteurs, mais seuls Benzema, Zouaoui, Houass et Zenati avaient présenté la requête en annulation. Le parquet général avait requis le rejet de ces demandes de nullité, en estimant que le délit était déjà constitué lorsque le policier est intervenu.