France

Manuel Valls annonce des mesures fortes pour relancer l'emploi en PME et TPE

Manuel Valls a donné une conférence de presse, mardi 9 juin au matin. Au programme : les réformes du gouvernement pour mettre un terme aux «freins à l'emploi». Des mesures très attendues par le patronat.

A l'issue de la conférence, le Premier ministre a donné le détail de ces nouvelles mesures. Des réformes qui viennent compléter les projets de loi sur la croissance et l'activité (la loi Macron) et sur le dialogue social et l'emploi (Loi Rebsamen), en élargissant leur impact aux petites et moyennes entreprises (PME), de même qu'aux très petites entreprises (TPE). Si les 3,1 millions de PME représentent 50% de l'emploi salarié en France, c'est aussi dans ce secteur que les freins à l'embauche se font le plus sentir.

Premier cheval de bataille du Premier ministre : les CDD. Jusqu'ici soumis à une limite d'un seul renouvellement par salarié, les contrats à durée déterminée pourront désormais être renouvellés deux fois. Fortement sollicitée par le patronat, cette réforme doit permettre un assouplissement des conditions d'embauche en CDD, sans pour autant en permettre l'abus : la durée maximale des CDD, 18 mois, reste inchangée.

La seconde mesure fortement plébiscitée par le patronat concerne les indemnités aux prud'hommes. Angoisse récurrente des patrons, les tribunaux des prud'hommes verront leurs verdicts limités par des plafonds, comme l'explique le premier ministre.

Pour une entreprise de moins de 20 salariés, le montant des indemnités sera compris entre 2 et 6 mois de salaire, le plafond étant porté à 12 mois pour les salariés ayant 15 ans d'ancienneté et plus. Pour les entreprises de plus de 20 salariés, le barème sera de 4 à 12 mois, puis 20 mois à partir 15 ans d'ancienneté.

Une mesure sensée rassurer les patrons et les pousser à embaucher. Ne sont toutefois pas concernés les cas de harcèlement et de discrimination qui seront toujours soumis aux même taux d'indemnités.

Dernière mesure phare parmi les différentes annonces de Manuel Valls : une prime de 4000 euros accordée aux PME et TPE lors de l'embauche d'un premier salarié. Cette réforme s'applique aux entreprises n'ayant pas encore embauché ou à celles n'ayant pas embauché depuis plus d'un an. Une mesure qui concerne les embauches en CDI et en CDD pour une durée supérieur à 12 moins uniquement.

Pour les PME et TPE éligibles, cette prime à l'embauche sera versée en deux fois : 2000 euros la première année et 2000 euros la suivante. Par ailleurs, il s'agit d'une mesure temporaire : elle concernera les embauches réalisées entre le 15 juin 2015 et le 15 juin 2016.

L'annonce de ces mesures a d'ores et déjà suscité des réactions mitigées. La gauche de la gauche, en la personne de Jean-Luc Mélenchon, a une nouvelle fois dénoncé la politique pro-patronale du gouvernement.

Sur TF1, le député PS Olivier Faure, porte-parole du Parti socialiste, estime pour sa part que le premier ministre s'est montré à l'écoute des sollicitations des Français sur ce sujet.

Je pense que demain, il y aura une majorité très large à gauche pour soutenir le premier ministre et l'ensemble du gouvernement.