Il est encore groggy et choqué par ce qui vient de lui arriver. Pierre Stambul, président de l'UJFP explique à RT France la nuit de cauchemar qu'il vient tout juste de vivre.
Pierre Stambul: «Je suis un des deux co-présidents de l'UJFP qui est une association qui lutte pour les droits des Palestiniens et contre l'occupation de leur terre. Je devais me rendre ce soir à Toulouse pour tenir une conférence sur le sionisme et l'antisémitisme».
«Vers 23h, hier soir, j'ai été appelé sur mon téléphone fixe. Devant l'insistance de l'appel, j'ai fini par décrocher mais on a vite raccroché. Je pense que cela a permis au hacker de pirater mon numéro et de téléphone ensuite à la police ne se faisant passer pour moi. Quelques temps après, vers 1h30 du matin, j'ai entendu un gros bruit, des portes ont été défoncées, même celles des voisins. C'était la police qui intervenait car selon elle, je l'aurais appelée en disant que j'avais tué ma femme et que j'allais faire un carnage avec mon arme. Le Raid m'a frappé, menotté et maintenu au sol alors que ma compagne était présente et leur certifiait qu'il ne s'était rien passé».
Pierre Stambul soupçonne alors Ulcan, un hacker israélien d'être à l'origine de l'appel à la police. Ulcan est en effet connu pour ses attaques informatiques contre divers médias, et son harcèlement de personnes qu'il considère comme ses ennemis politiques. Durant l'été 2014, en réaction à des critiques émises par la presse française sur l'offensive israélienne sur le territoire de la bande de Gaza, il s'était attaqué à divers médias français comme Rue 89, Libération, Médiapart. Il s'en était pris au journaliste de Rue 89, Benoît Le Corre, dont il avait appellé les parents pour leur faire croire que leur fils était mort. Le père du journaliste était décédé quelque temps après d'une crise cardiaque. Sa dernière cible est le patron d'Orange Stéphane Richard.
Pierre Stambul aura beau expliquer à la police qui est Ulcan rien n'y fera: «J'ai été emmené au commissariat où je suis resté 7 heures en garde à vue. Je leur ai expliqué ce qu'Ulcan avait fait auparavant, mais on ne m'écoutait pas»
Selon lui, des menaces constantes avaient été portées contre l'UJFP. Quant à l'origine de sa garde à vue, ses soupçons sont précis: «Nous sommes menacé depuis quelques temps par la LDJ, la ligue de défense juive, qui est un groupuscule d'extrême-droite interdit en Israël, aux Etats-unis mais pas en France. De plus, depuis quelques mois, nous sommes aussi menacés par Ulcan qui est un ressortissant franco-israélien et qui vit aujourd'hui à Haïfa. Il a utilisé le même procédé contre deux de nos membres, avec pour eux aussi une intervention de la police en pleine nuit » précise Pierre Stambul.
Cependant, sur sa page Facebook, Ulcan laisse planer le doute quant à son implication.
L'UJFP ne compte pas en rester là et demande d'abord à la France d'agir pour faire cesser les agissements d'Ulcan, même si Pierre Stambul demeure lucide quant au possibilité d'action de l'Etat français: «Le problème est qu'Israël n'extrade pas ses ressortissants».
Le président de l'UJFP fait le lien entre ce qui vient de lui arriver et la situation en Israël: «Des amis israéliens viennent de me contacter et me disent qu'il y a en ce moment une vraie campagne tendue contre BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) et que cela explique peut être ce qui vient de m'arriver» analyse-t-il
La conférence que devait tenir ce soir Pierre Stambul à Toulouse aura bien lieu selon lui: «Cela ne me fera pas taire et je tiendrai cette conférence comme prévu».