France

Hommage aux victimes de Magnanville : première mobilisation de policiers en colère autorisée à Paris

L'association «Mobilisation des policiers en colère» a organisé sa première manifestation, afin de poursuivre le mouvement démarré il y a plusieurs semaines pour demander plus de moyens pour la police et rendre hommage aux victimes de Larossi Aballa.

«Nous avons besoin de notre famille réunie pour venir crier notre colère, sans se cacher et sans avoir à en rougir, au plus près des oreilles de nos hauts responsables.» L'appel à manifester de la Mobilisation des policiers en colère, association asyndicale créée pour faire perdurer la lutte menée par les fonctionnaires de police non-encartés qui manifestent sans autorisation depuis le mois d'octobre, se veut rassembleur. C'est en effet une première pour ce mouvement, après des mois de manifestations spontanées suite à la violente attaque de Viry-Châtillon où deux véhicules des forces de l'ordre avaient été incendiés.

Dans l'appel à la mobilisation, l'association Mobilisation des policiers en colère indique que les policiers rendent hommage au couple de policiers assassinés il y a six mois à Magnanville par le terroriste Larossi Aballa. Les revendications politiques ne sont pourtant pas absentes : le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a certes engagé les Français à adresser «un sourire ou un remerciement» aux forces de l'ordre, mais il est peu probable que cela suffise à répondre aux attentes des policiers, qui continuent de dénoncer leurs conditions de travail.

Si le mouvement s'est structuré depuis les manifestations interdites initiées au mois d'octobre, il semble en revanche que la mobilisation n'ait pas été aussi forte et qu'un nombre restreint de personnes se soit déplacé.

Depuis deux mois, les rassemblements de policiers n'ont pas cessé à Paris comme en province, en dépit des annonces faites le 27 octobre par Bernard Cazeneuve pour tenter d'apaiser la situation. Les policiers exigent toujours une réforme de la loi encadrant le cadre d'exercice de la légitime défense, la simplification des tâches administratives qu'ils estiment trop chronophages ainsi qu'une augmentation des moyens matériels et financiers qui leurs sont dévolus.

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