France

Deux membres du collectif "Anonymous" devant le tribunal correctionnel de Nancy

Accusés d'avoir mené quatre cyberattaque contre des sites des collectivités lorraines et de l'Etat, le deux activistes vont répondre à leur chef d'accusation devant la justice nancéienne.

A Nancy s'ouvre aujourd'hui le procès de deux membres du collectif « Anonymous. » Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir mené quatre cyberattaques entre les mois de décembre 2014 et janvier 2015. Ils comparaissent mardi 9 juin devant le tribunal correctionnel de la ville de Nancy.

Les chefs d'accusation concernent deux militants du collectif : un étudiant de 19 ans et un bénéficiaire du RSA de 40 ans. Interpellé à Laxou (54), le plus jeune est soupçonné d'être l'instigateur des cyberattaques. Son aînée, arrêté à Reims, est accusé d'avoir participé à deux des quatre attaques perpétrées.

Les deux pirates sont jugés pour « accès et maintien frauduleux » dans un système informatique « mis en œuvre par l'Etat, » et pour « entrave ou altération du fonctionnement » de ce système.

La circonstance aggravante de « faits commis en bande organisée » (circonstance qui peut faire doubler la peine encourue, en vertus d'une loi votée en novembre 2014) a par ailleurs été retenue contre les accusés.

Interpellés en avril dernier, les activitstes d'Anonymous sont accusés d'avoir perpétré quatre cyberattaques qui ont momentanément saturé des sites web lorrains et perturbé leur accès. Parmi les cibles des pirates, les sites du Conseil Général de la Meuse (CG 55), du Conseil Régional (CR) de Lorraine, de l'Agence Nationale de gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA, via sa plateforme Cigéo.com) ou encore du ministère de la défense.

Les attaques ont été revendiquées par le collectif Anonymous OpGpII depuis son compte twitter et via un communiqué de presse adressé à nos confrères de l'Est Républicain. Le mouvement affirme notamment avoir voulu lutter « contre le projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure, » et dénoncer « le manque de transparence du dossier et la volonté d'écarter le débat public » ainsi que le « déni de démocratie. »

La cyberattaque sur le site du ministère de la défense aurait été menée en réponse à la mort de Rémi Fraisse, ce militant écologique tué lors des manifestations contre le barrage de Sivens le 26 octobre 2014 .

Accusé d'avoir choisi les cibles, l'Anonymous de 19 ans, un étudiant en capacité de droit à Nancy, a d'ores et déjà reconnu les faits, sauf dans le cas du piratage du site du ministère de la défense. Il affirme ne pas avoir participé à cette attaque. Son complice est soupsonné d'avoir pris part aux deux attaques contre les deux collectivités locales lorraines.

La date du rendu du verdict est encore inconnue mais les deux membres d'Anonymous encourent une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende.