France

Finis les «bobos», l'heure est maintenant aux «boubours» : les bourgeois-bourrins

Vous adorez la bidoche, le franc-parler et avez en sainte horreur le quinoa bio et le politiquement correct ? Alors vous êtes à n'en pas douter un bourgeois-bourrin, ou boubour, selon un nouveau concept développé pour décrire l'antithèse du bobo.

On le connaissait pour avoir popularisé le néologisme «métrosexuel», le Français Nicolas Chemla est désormais l'auteur d'un nouveau concept qui, selon lui, est en train de se muer en catégorie sociale : le «boubour» ou bourgeois-bourrin.

Dans son livre Anthropologie du boubour : Bienvenue dans le monde du bourgeois-bourrin, l'essayiste explique que c'est en fait du rejet du courant «bobo», ou bourgeois bohème, que serait née son antithèse. 

Seul point commun entre les deux, le fait de disposer de revenus confortables, sans être pour autant faramineux. Pour le reste, tout les oppose.

Dénonçant l'hypocrisie et la bien-pensance du bobo, le boubour ne cache pas son ras-le-bol du politiquement correct, «de toujours faire attention à ce qu'on mange, à ce qu'on dit, à ce qu'on boit (...), dans une vie toujours sous contrôle», détaille Nicolas Chemla dans le quotidien français Libération du 9 décembre.

«Ce sont des gens qui n'ont pas d'idéologie raciste constituée mais se disent las de marcher sur des œufs tout le temps», explique l'essayiste.

Quant à l'archétype du boubour, il s'agirait en France du candidat de droite à l'élection présidentielle François Fillon, notamment réputé pour son affection pour l'automobile et la cuisine traditionnelle. Aux Etats-Unis, on s'orienterait plutôt vers Donald Trump, un personnage dont le langage fleuri et l'amour du politiquement incorrect ne sont pas un secret.

«Sous des apparences parfois contradictoires, [le boubour] c'est le trait d'union entre Booba et Laurent Wauquiez», l'ancien président du parti Les Républicains, explique l'inventeur du concept, qui rappelle que ce dernier désigne plutôt un code de valeurs plutôt qu'un type de personnalité bien précis.

«Tout content de pouvoir réinventer les codes du cool et d'assumer son rejet de l'attitude bobo, le boubour s'impose : retour aux sources, ethnocentrisme, machisme, voire chauvinisme assumé, rejet de ce qui est trop sophistiqué», rapporte Nicolas Chemla.

Et personne ne serait à l'abri de devenir lui-même un jour un boubour puisque, selon l'auteur, ces caractéristiques sommeilleraient en chacun d'entre nous.