Karim Benzema a choisi de domicilier BOB (Best of Benzema), la société gérant ses droits à l'image, à Lyon dans sa région d'origine, alors qu'il aurait pu bénéficier d'un statut fiscal privilégié en Espagne, où il vit depuis 2010.
«Benzema a préféré la France, où il s'acquitte de l'impôt sur les sociétés, au taux de 33,3 %», révèle le site d'information en ligne, membre d'un consortium de douze médias européens (EIC) qui entend dévoiler pendant trois semaines les coulisses du foot-business, à partir de fuites obtenues par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.
Sa société BOB, qui a réalisé par exemple en 2012 «un chiffre d'affaires de 1 647 000 euros» grâce notamment aux revenus versés par la Fédération française de football ou son équipementier Adidas, s'est acquitté de «378 484 euros d'impôt sur les bénéfices».
Non sélectionné en équipe de France depuis octobre 2015, en raison de son implication dans l'affaire de la «sex-tape», Benzema (81 sélections, 27 buts) fait figure de «quasi-exception», alors que d'autres joueurs majeurs comme son coéquipier Cristiano Ronaldo ont été épinglés dans l'enquête tentaculaire de l'EIC baptisée «Football Leaks».
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L'EIC accusait ainsi vendredi «CR7» d'avoir «encaissé, en toute discrétion, un total de 149,5 millions d'euros de revenus de sponsoring dans des paradis fiscaux ces sept dernières années». Sur ces droits d'image, «l'attaquant n'a payé que 5,6 millions d'euros d'impôts. Soit à peine 4%, et sans être poursuivi pénalement», a affirmé l'EIC.
Lionel Messi, star du FC Barcelone et quintuple Ballon d'Or a, lui, été condamné en juillet dernier à 21 mois d'emprisonnement pour une fraude estimée à 4,16 millions d'euros, sur les revenus tirés de ses droits à l'image. L'Argentin, qui a fait appel, devrait échapper à l'incarcération, les peines de moins de deux ans n'étant généralement pas exécutées en Espagne.