Le port de Calais était complètement immobilisé et coupé du monde au matin du 7 juin. Et pour cause. Il s’agissait de désamorcer deux bombes britanniques de 227 kilos datant de la Deuxième guerre mondiale, dont l’une était piégée, une demi bombe encore pleine d’explosifs et 25 obus , tous découverts lors de la première phase des travaux du projet Calais port 2015.
Et dès la réouverture de la rocade qui permet aux véhicules d’accéder au terminal car-ferry, entre 800 et 1000 migrants, d’après les estimations de la police, ont tenté de monter dans les poids lourds à destination de la Grande-Bretagne. Mais la police de la ville et les CRS ont immédiatement réagi en éloignant les migrants postés aux abords de la route et en un heure et demi, les tentatives d’intrusion étaient contenues malgré l’ingéniosité des migrants.
«Ils mettent des obstacles sur la route, comme des plots, des barrières ou des cailloux pour faire ralentir les camions et lorsque les poids lourds freinent, ils tentent de monter à bord, parfois par centaines», a expliqué François Angelini, le directeur départemental de la sécurité publique, présent à Calais dans le cadre de la délicate opération de déminage.
Reste que l’afflux de migrants que connaît la ville exaspère une proportion croissante de ses habitants. Ils étaient entre 60 et 80 hier après-midi à écouter des discours ultra-radicaux contre les migrants, réunis dans un bar de la ville après l’interdiction de la manifestation qu’ils avaient prévue ce même jour. Cette interdiction émanant de la préfecture était liée au fait qu’une contre-manifestation était prévue et que le groupe Sauvons Calais est la cible d’une enquête pour incitation à la haine raciale, en lien avec une manifestation qui s’est déroulée le 7 septembre 2014.
Yvan Benedetti, ex-dirigeant de l’Œuvre française, Thomas Joly, secrétaire général du Parti de la France et Kévin Rèche, leader du groupe Sauvons Calais étaient les principaux orateurs de cette réunion privée à laquelle il fallait être préalablement inscrit pour pouvoir y assister. Au cours d’un point presse, ils ont développé leur plan d’urgence pour permettre à la ville de se débarrasser de l’immigration clandestine qui contient des mesures plutôt radicales : expulsion de tous les migrants d’où qu’ils viennent (même les non-expulsables) ou la création de «comités d’autodéfense populaires».