Ce lundi 5 décembre, Manuel Valls a annoncé qu'il démissionnerait le lendemain afin de se consacrer à sa candidature à la primaire de la gauche, qui se tiendra les 22 et 29 janvier prochains. Son discours n'a pas manqué de faire réagir les responsables de tous bords.
A gauche, les soutiens de Manuel Valls sont peu nombreux, se font plus discrets après son discours d'Evry et ne débordent pas encore d'enthousiasme. Le Secrétaire national du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, avait déjà fait savoir qu'il souhaitait bonne chance au candidat et qu'il serait «garant de l'unité donc impartial» dans la perspective des primaires à venir.
Les critiques et les témoignages de désaccords sont, eux, plus audibles et plus affirmés. Le député européen du PS Guillaume Balas estime que Valls «aurait pu démissionner» s'il avait vraiment été en désaccord avec la politique de François Hollande.
Le député de Paris et ancien maire du 14e arrondissement, Pascal Cherki, a communiqué sa réaction à mots couverts par l'intermédiaire de sa collaboratrice, qui n'a visiblement pas apprécié le discours de Manuel Valls.
De son côté, le député de gauche Philippe Noguès estime que Manuel Valls a déjà eu l'occasion de démontrer qu'il pouvait rassembler la gauche lorsqu'il était au pouvoir.
A droite, Manuel Valls est loin d'avoir convaincu. Geoffroy Didier, Vice-président de la région Ile-de-France, estime que le futur ex-Premier ministre devra porter «un boulet au pied» à cause de son bilan.
Le député Sébastien Huyghe, quant à lui, s'amuse de la volonté de rassemblement affichée par Manuel Valls, alors qu'il avait déclaré il y a peu de temps qu'il existait «deux gauches irréconciliables».
Le candidat de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, insiste sur la «trahison» infligée par Manuel Valls à François Hollande et le rapproche d'Emmanuel Macron.
Le député centriste de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde rappelle que Manuel Valls avait estimé le bilan de François Hollande si mauvais qu'il ne lui restait plus qu'à démissionner.
De son côté, Nathalie Kosciusko-Morizet s'inquiète de voir le Premier ministre en campagne et le Président démissionnaire, et s'interroge sur la conduite des affaires du pays.
Au Front national, les commentaires sont évidemment très critiques à l'égard de cette annonce. Florian Philippot a réagi sur Twitter :
David Rachline, le député-maire Front national de Fréjus, condamne «le suivisme et l'atlantisme» dans lequel il estime que Manuel Valls a plongé la France.