France

Twitter condamne un site qui se régalait des tweets inavouables des politiques

Le site Politwoops, qui permettait de consulter les tweets effacés de personnalités politiques va devoir fermer. En cause, Twitter, pourtant partenaire du projet à sa création, qui décide aujourd'hui de défendre le respect de la vie privée.


Politwoops, un site américain lancé en 2012, projet de la Sunlight Foundation tirait profit d’un API de Twitter (Application Programming Interface) qui lui donnait la possibilité de recueillir les tweets que des politiciens avaient décidé de supprimer. Les internautes pouvaient même filtrer le contenu par état, parti politique et position au sein du gouvernement. Une version française existe également, comme le montre ce tweet du député de l'Oise, Edouard Courtial.

Le site permet en quelque sorte de découvrir l’envers du décor et les dérives de certains politiciens pas très à l'aise avec les nouvelles technologies. Mais récemment, Twitter a décidé de supprimer la fonction qui permettait à Politwoops de recueillir les tweets malheureux. Dans un communiqué, le président de la Sunlight Foundation, Christopher Gates a expliqué être «perplexe» devant le changement d'attitude de la firme californienne. 

D'un jour à l'autre, le réseau social a donc estimé que le respect de la vie privée devenait sa priorité, c'est en tout cas ainsi que l'entreprise de la Silicon Valley a justifié sa décision. Dans un échange avec le magazine Gawker, Twitter a déclaré : «Honorer la présomption du droit à la vie privée de l’utilisateur pour tous les comptes est l’une de nos priorités, que l’utilisateur soit anonyme ou membre du Congrès des États-Unis». Les amateurs de commérage ont de quoi être déçus.

En 2012, à ses débuts, Politwoops s'était déjà vu couper l'accès au fil API de Twitter pour «violation des conditions d'utilisation», mais après négociations, le réseaux social lui avait finalement accordé une permission spéciale étant donné la nature du projet, et la façon dont les tweets étaient traités car ils «mettaient en pratique une rigueur journalistique [avant d'afficher quoi que ce soit]». Ainsi, la site avait pu poursuivre son projet avec la bénédiction de Twitter. 

Aujourd'hui, l'étau semble se resserer et le site est voué à la disparition. Triste nouvelle donc pour les amateurs de gaffes. Sur la version française du site, on peut encore tomber sur quelques perles, tel que ce tweet de Sandrine Bélier, député européenne chez EELV et qui a visiblement quelques soucis avec le prénom du tennisman français Jo-Wilfried Tsonga.