France

«La France a une culture et un drapeau» : le dernier meeting de François Fillon à Paris

Au lendemain du débat de l'entre-deux-tours qui a opposé François Fillon et Alain Juppé, l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy a tenu un dernier meeting à Paris. Favori, il lui faut encore confirmer la surprise du premier tour.

C'est la dernière occasion pour François Fillon de réunir ses soutiens avant le second tour de la primaire de la droite et du centre. Après un débat dont les observateurs s'accordent à dire qu'il n'a pas changé la donne, François Fillon, toujours donné comme favori, a galvanisé ses troupes, alors que la surprise du premier tour de la primaire à droite reste encore à confirmer.

Le candidat est revenu sur les questions de l'immigration et de la menace terroriste. Pour François Fillon, l'intégrisme menace notre société. «La religion musulmane doit accepter ce que toutes les autres ont accepté par le passé», a-t-il martelé, se posant en défenseur d'une laïcité qui ne doit pas, selon lui, ne viser que les catholiques.

Réalisant la synthèse des thèmes du souverainisme et du libéralisme économique, en prônant notamment moins d'Etat et moins de fonctionnaires, François Fillon a fait bouger les lignes et peut-être fait émerger une nouvelle droite, une «troisième droite» selon les commentateurs.

Relevant un «monde traversé de menaces», François Fillon a renouvelé son appel à travailler avec la Russie. Revenant sur les attaques qu'il a essuyées concernant sa volonté de travailler avec Vladimir Poutine, les dirigeants passent, et la France «doit être libre de travailler avec tous les acteurs de la région», libre de dire «non aux Etats-Unis» lorsqu'ils entraînent la «communauté internationale dans des conflits comme en Irak».

Notant que la reconnaissance de la Chine populaire par de Gaulle en janvier 1964 n'avait pas fait pour autant du général un «ami» de la Chine ou encore un maoïste, François Fillon a appelé à plus de pragmatisme et d'indépendance politique de la France sur la scène internationale. «L'amitié» n'a rien à voir avec la politique, a-t-il lancé, reprochant à François Hollande de suivre la politique internationale des Etats-Unis.

Un François Holllande, que François Fillon accuse d'avoir dégradé la fonction présidentielle. «François Hollande, c'est un Deschanel qui tombe du train toutes les semaines depuis cinq ans, et qui remonte, imperturbable, dans son petit wagon», a-t-il lancé, comparant le président de la République au président Paul Deschanel, resté célèbre pour être tombé de son wagon-lit en plein sommeil.

Reste à Alain Juppé, en meeting lui à Nancy de tenter de rattraper son retard. Bien qu'ayant promis de «se battre jusqu'au bout avec la volonté de gagner», l'ex-favori des sondages et des médias a déjà fait part de ses regrets concernant la façon dont il a mené sa campagne, notamment d'avoir trop ciblé Nicolas Sarkozy et de ne pas avoir assez «décortiqué» à l'avance le programme de son rival surprise.

L'ancien Premier ministre de Jacques Chira et actuel maire de Bordeaux a d'ailleurs assuré François Fillon de son soutien s'il gagnait le second tour de la primaire. Même si François Bayrou, pourtant soutien d'Alain Juppé, se déclarait candidat.

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