France

Politique étrangère : François Fillon veut sortir de la logique des blocs et de la guerre froide

Accusé par certains médias d'être «pro-Poutine», François Fillon a dressé les grands traits de ses propositions en matière de politique étrangère. Le candidat favori de la primaire de la droite plaide pour une diplomatie française équilibrée.

«En diplomatie, si on ne parle qu’à ses amis, on ne parle à personne. Sortons de la logique des blocs et de la guerre froide», explique sans détours François Fillon dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde.

Partisan de la fin des sanctions économiques contre la Russie, François Fillon estime que le prochain président aura le défi de «renouer une relation franche et solide non seulement avec les Russes, mais aussi avec les Américains».

L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy insiste : «Cessons donc d’être schizophrènes». Selon lui, «il n’est pas réaliste de maintenir les sanctions européennes contre Moscou, de désigner du doigt le péril "populiste" à Washington et, en même temps, de demander leur aide pour vaincre le totalitarisme islamique où pour faire respecter les règles du multilatéralisme». 

«La France doit être une puissance d'équilibre»

Le candidat est explicite : la France doit «avoir pour socle l’Europe, qui doit se doter des moyens de défendre sa civilisation». François Fillon propose donc de «recentrer notre diplomatie sur deux priorités» : l'Europe et l'indépendance.

Selon lui, l'Union européenne, mise à mal par le Brexit, doit être relancée avec «un fonctionnement plus politique» grâce à une impulsion du couple franco-allemand. Le candidat propose de se concentrer sur trois objectifs : la sécurité, la gouvernance de la zone euro et les grands projets mobilisateurs en matière d’innovation et de recherche. 

Pour François Fillon, qualifié haut la main au second tour de la primaire de la droite, «le rang de la France lui impose d’avoir une diplomatie mondiale et indépendante». L'ancien Premier ministre a plaidé pour une France «puissance d’équilibre», capable de tenir son rôle à l'ONU et dialoguer avec tous les Etats. 

Lors de sa première réunion publique après sa victoire au premier tour de la primaire, le 22 novembre à Lyon , François Fillon s'était déclaré «patriote et souverainiste» tout en martelant que la France devait «retrouver sa puissance et exiger le respect». 

Avec plus de 44% des suffrages, François Fillon a survolé, à la surprise générale, le premier tour de la primaire de la droite et du centre. Le second tour, prévu le dimanche 27 novembre doit le départager de son rival, Alain Juppé. 

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