France

«Elevons le débat !» : 215 parlementaires de droite dénoncent les attaques de Juppé contre Fillon

Alors que la campagne fait rage à quelques jours du second tour de la primaire de la droite et du centre, un groupe d’élus a publié une tribune appelant Alain Juppé à mesurer ses propos et à éviter de caricaturer François Fillon.

«Un débat franc mais respectueux des uns et des autres», c’est le souhait qu’ont formulé plus de 200 parlementaires dans une tribune publiée par le journal Le Figaro et adressée à demi-mots à Alain Juppé dans le cadre de l’entre-deux tours de la primaire de la droite.

«Ceux qui caricaturent François Fillon ne prennent pas seulement le risque de se renier aux yeux des Français, ils aggravent le malheur de la France», préviennent les signataires, parmi lesquels on retrouve Bruno Retailleau et Christian Jacob, respectivement présidents du groupe les Républicains au Sénat et à l'Assemblée nationale.

Les députés assurent que l’adversaire de François Fillon verse «dans la caricature la plus absurde» de son programme : «Est-ce "ultralibéral" que de vouloir faire passer la dépense publique de 57 à 50% du PIB comme le propose François Fillon ? Est-ce "brutal" que de vouloir augmenter le temps de travail dans la fonction publique en échange d'une négociation salariale et de meilleures perspectives de carrière ? Est-ce "réactionnaire" que de rappeler qu'un enfant a le droit de connaître son père et sa mère comme l'affirme la convention des Nations unies sur les droits de l'enfant ?»

Les 215 concluent enfin, à la veille du dernier débat télévisé entre les deux candidats, qui s’affronteront le 27 novembre dans les urnes : «Ensemble élevons le débat ! Plaçons-nous à la bonne altitude en écoutant le général de Gaulle lorsqu'il dénonçait "cette vieille propension gauloise aux divisions et aux querelles". De notre unité dépend notre efficacité pour redresser la France.»

D'autres politiques de droite, non-signataires, ont émis une opinion similaire, comme le député Les Républicains Laurent Wauquiez qui a déclaré dans le journal Le Progrès : «Depuis lundi [21 novembre], certaines attaques, certaines caricatures sont inacceptables [...] Les Français ne supportent pas la division [...] Surtout ne donnons pas des armes à nos adversaires de gauche qu’ils tourneront contre nous [...] Je dis stop. Compétition oui, division non.» 

Alain Juppé, qui a multiplié les attaques contre son adversaire, qualifiant son programme économique de «brutal» et ses positions sociétales de «réactionnaires», avait déjà fait l’objet ces dernières heures d’une lettre ouverte, signée par le député Les Républicains Bernard Debré qui l’accusait d’être devenu «méchant et menteur» depuis sa lourde défaite contre François Fillon lors du premier tour de la primaire.