France

Attentat déjoué en France : prolongation exceptionnelle des gardes à vue pour cinq suspects

Les gardes à vue des cinq suspects dans l'enquête sur un attentat djihadiste déjoué ont été prolongées au-delà des 96 heures de manière exceptionnelle, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Les djihadistes suspects et arrêtés il y a quelques jours ont vu leur garde à vue prolongée, portant celle-ci à une durée totale de 144 heures, soit six jours. Cette mesure exceptionnelle n'est possible que lorsque les investigations font craindre une menace d'attentat imminent ou pour des nécessités de coopération internationale. Les arrestations qui ont eu lieu dans la nuit du 19 au 20 novembre, à Strasbourg et à Marseille, ont permis de «mettre en échec une action terroriste envisagée de longue date» en France, a affirmé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Le 14 novembre, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avait été alertée par le renseignement d'un passage à l'acte imminent.

Les enquêtes, qui avaient débuté en février, avaient conduit à une première série d'interpellations le 14 juin. Deux Français, liés au réseau, avaient été mis en examen et écroués, soupçonnés d'avoir contracté des crédits à la consommation pour financer des activités terroristes. D'après les investigations, ils étaient en contact avec un donneur d'ordre en Syrie, d'où l'organisation djihadiste Etat islamique (EI) a commandité plusieurs attentats en France.

Lors des gardes à vue, l'un des quatre suspects arrêtés à Strasbourg ce week-end a reconnu l'existence d'un projet d'attaque. Il a évoqué plusieurs cibles comme le 36 Quai des Orfèvres, siège de la PJ parisienne, sur l'île de la Cité, ou la DGSI. Les enquêteurs estiment néanmoins que les suspects, dont il n'est à ce stade pas établi qu'ils aient fait des repérages, «n'avaient pas encore de projet précis et affiné», a indiqué une source policière.

A partir des recherches effectuées sur les téléphones et ordinateurs saisis chez les suspects, d'autres cibles potentielles ont pu être établies, comme des lieux de culte ou un parc d'attraction.

Les suspects arrêtés à Strasbourg, âgés de 35 à 37 ans, sont de nationalité française et inconnus des services de renseignement. Deux d'entre eux sont soupçonnés d'avoir gagné la Syrie, via Chypre, en 2015, avant de revenir en Europe.

Des messages cryptés entre un membre de l'EI en Syrie et certains membres du réseau ont été découverts.

Deux armes de poing, un pistolet automatique, un pistolet mitrailleur ainsi que de la propagande djihadiste ont été trouvés lors des perquisitions.