France

«Mais qui c'est ce con ?» : violente passe d'armes entre les députés français sur l'IVG (IMAGES)

L'interruption volontaire de grossesse (IVG) a provoqué un clash entre députés Les Républicains (LR) et socialistes en commission. Ces derniers dénoncent une réaction «quasi-hystérique» alors que la droite les accuse de «manipulation politique».

Un très vif incident s'est produit le mercredi 23 novembre lors d'une réunion de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale pour examiner une proposition de loi socialiste visant à étendre le délit d'entrave à l'IVG aux sites internet diffusant de «fausses informations» sur l'avortement.

Le député de Corrèze Alain Ballay a glissé, en référence notamment aux débats «de primaire», qu'il était «presque inquiétant de voir [...] une remise en cause de l'IVG qui puisse revenir», que «certains hommes politiques puissent revenir sur ce droit».

Son intervention a été interrompue par des protestations de députés de droite, notamment de la part de Dominique Tian et de Bérengère Poletti. Présidente socialiste de la commission, Catherine Lemorton à décidé alors de brièvement suspendre la séance.

De son côté Denis Jacquat, député (LR) à déclaré à l'AFP : «On a tous rouspété et demandé la parole, mais on ne nous l'a pas donnée».

Ce député de Moselle, soutien de François Fillon, s'est alors écrié au sujet de l'orateur socialiste : «Mais qui c'est ce con ?». La présidente a aussitôt suspendu une seconde fois la séance, jusqu'à 12h15. Catherine Lemorton a dénoncé une réaction «quasi hystérique» de députés LR «debouts, vociférants». Selon elle, «il suffisait d'une étincelle pour que ça explose».

«Nous n'avons pas l'intention de soutenir Alain Juppé contre François Fillon», a lancé Michel Issindou, député du Parti socialiste (PS), ayant par ailleurs «l'impression que la campagne de la primaire avait ravivé sur le sujet de l'IVG des relents de 1974». Au nom des socialistes de cette commission, le député PS a déploré auprès de l'AFP la «violence verbale de la droite et sa sur-réactivité», y voyant un lien avec la vive tension qui règne au sein de la droite avant le second tour de la primaire. 

Pour sa part Jean-Pierre Door (LR) a déclaré qu'après la «calomnie» et la «manipulation politique» des propos d'Alain Ballay, le travail de la commission ne pouvait pas se dérouler sereinement.

La droite, majoritaire au Sénat, a provoqué le rejet d'un amendement étendant le délit d'entrave à l'IVG. La majorité socialiste à l'Assemblée a dû passer par une proposition de loi qui sera examinée en séance le 1er décembre.

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