«On va leur rappeler ce que ça veut dire d'être investi par le PS : c'est s'engager à soutenir le candidat du PS issu de la primaire», a déclaré un dirigeant du Parti socialiste à Franceinfo. «Il faut que personne ne puisse dire : "On ne m'avait pas prévenu"», a renchéri le responsable socialiste.
Selon les informations obtenues par Franceinfo ce mercredi 23 novembre, une lettre devrait être envoyée au plus tard la semaine prochaine à tous ceux qui briguent l'investiture socialiste. L'objectif est de marteler que l'étiquette PS pour les élections législatives est conditionnée à l'engagement de participer à la campagne présidentielle du vainqueur de la primaire de la gauche.
Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis avait par ailleurs lui même mis en garde les soutiens à Emmanuel Macron le 15 novembre : «Le jour où il y aura un candidat socialiste après la primaire, il faudra choisir.»
L'ancien ministre de l'économie a annoncé le 16 novembre sa candidature «irrévocable», sans préciser s'il comptait participer à la primaire. Plusieurs députés socialistes qui soutiennent sa candidature et sa démarche au sein du mouvement En Marche ! ont déjà déposé des demandes d’investiture au PS pour les élections législatives de 2017.
Contactés par Franceinfo, les députés PS qui épaulent Emmanuel Macron refusent de se prononcer sur cette lettre avant d'en avoir pris connaissance. Tous ou presque assurent néanmoins vouloir être investis par le Parti socialiste pour les législatives.
«J'ai demandé l'investiture du PS parce que je suis socialiste», a affirmé Stéphane Travert, député de la Manche et délégué d'En Marche !. «Je suis socialiste et mes valeurs n'ont pas changé», renchérit Corinne Erhel, députée des Côtes-d'Armor. «Je soutiens Emmanuel Macron parce que je suis socialiste», insiste de son côté Richard Ferrand, député du Finistère et bras droit de l'ancien banquier de Rothschild.
Pour le moment, la question de présenter des candidats En Marche ! pour les législatives est à l'étude. Pour Arnaud Leroy, député des Français de l'étranger et soutien d'Emmanuel Macron, les choses sont claires. Il affirme : «Le mouvement est fait pour durer et pour s'installer dans le paysage, donc avoir des élus.» D'ailleurs, il n'a pas demandé l'investiture du PS, par refus de «marchandage» selon ses propos.
Le calendrier serré du Parti socialiste prévoit un vote interne des militants sur les investitures les 8 et 9 décembre et une convention nationale du PS le 17 décembre. Les primaires de la gauche sont prévues pour les 22 et 29 janvier 2017.
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