France

La Manif pour tous s'alarme d'un colloque «pro-GPA» financé par la région Ile-de-France

Un colloque scientifique organisé par une militante pro-GPA provoque l'indignation de la Manif pour tous, qui a demandé en vain à Valérie Pécresse, présidente de région, d'annuler le financement de l'événement. Les veilleurs ont annoncé des actions.

Dans son combat contre la gestation pour autrui (GPA), la Manif pour tous considère que la tenue d'un colloque sur ce sujet à Paris jeudi 17 et vendredi 18 novembre constitue une «dangereuse banalisation» de la GPA, qui «ne saurait être un sujet dont on discute comme de n'importe quel autre».

La rencontre scientifique qui provoque la colère du mouvement est organisée par l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), l'université Paris I et l'Institut national d'études démographiques (Ined) et fait figure de grande première internationale. Elle a pour objectif officiel de «nourrir de façon scientifique, les débats existants, y compris ceux soulevés en France ces dernières années», en faisant discuter des experts de plus d'une dizaine de pays différents. Mais la Manif pour tous dénonce un événement «exclusivement piloté par des pro-GPA donc partial et idéologique». Cette accusation tire sa substance dans le fait que la rencontre est organisée par Irène Théry, une sociologue qui s'est déjà exprimée à titre personnel en faveur de la légalisation de la GPA en France.

Si les responsables du colloque affirment que «tous les points de vue contradictoires sont représentés», la Manif pour tous note cependant avec inquiétude la présence annoncée de Jacques Toubon, défenseur des droits, pourtant tenu à la neutralité par la nature même de ses fonctions. «Sa présence risque de cautionner un événement et des positions non conformes à la législation française», a estimé Ludivine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous. 

La Manif pour Tous a donc demandé à Valérie Pécresse, présidente Les Républicains de la région Ile-de-France, de retirer le financement que la région a accordé, sous la mandature socialiste précédente, à cet événement. L'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche a répondu par la négative en mettant en avant le fait que le projet avait été «sélectionné par un jury mis en place par la précédente équipe régionale». Elle a toutefois tenu à rappeler qu'elle était formellement opposée «à toute forme de marchandisation du corps humain». 

Face à ce refus, les Veilleurs ont annoncé qu'ils manifesteraient silencieusement dès le mercredi 16 novembre face à différents bâtiments, tels la Sorbonne ou le muséum d'histoire naturelle.

Dénonçant un «colloque de la honte» dépourvu de contradicteurs, les veilleurs ont notamment placardé des affiches devant l'université Paris I à la veille de l'ouverture du colloque.

A d'autres endroits, ils ont réalisé des graffitis au pochoir sur le trottoir, reprenant l'une des marques de fabrique de la Manif pour tous, popularisée au moment des manifestations de 2013 contre le mariage entre personnes de même sexe.