Emmanuel Macron s'est lancé dans la course qui conduit à l'Elysée ce 16 octobre : les réactions politique ne se sont pas fait attendre. A gauche comme à droite, le manque d'originalité de la candidature de l'ancien ministre de l'Economie de François Hollande est fustigé.
Le Premier ministre, Manuel Valls, a réagi de manière laconique en déclarant, au sujet de l'annonce officielle du lancement de la campagne d'Emmanuel Macron : «Rien ne m'affecte.» Il a ajouté que le pouvoir nécessitait «de l'expérience, de la force, et non pas de la légèreté», tout en précisant qu'il «refusait les aventures individuelles», alors mêmes que des rumeurs très persistantes prétendent qu'il peaufinerait déjà sa candidature pour la primaire de la gauche.
De son côté, Benoît Hamon a décidé d'attaquer le discours de l'ancien ministre de l'Economie sur le fond, en critiquant le «candidat des bien-portants, pour qui la mondialisation est une bonne nouvelle».
Jean-Marie Le Guen, en revanche, a fait part du manque de visibilité politique auquel se trouve confronté le Parti socialiste. «On ne sait plus très bien où l'on va», a-t-il déclaré, constatant que les candidatures se multipliaient dans le giron de François Hollande, sans qu'aucune n'émerge réellement.
A l'autre bout du spectre politique, Alain Juppé a également attaqué Emmanuel Macron assez frontalement, tout en précisant que sa candidature n'était un problème que «pour la gauche». Rappelant le temps passé par l'ancien ministre de l'Economie aux côtés de François Hollande, le maire de Bordeaux l'a qualifié de «ringard». Il lui reproche notamment d'avoir «cautionné la politique de François Hollande avant de le poignarder dans le dos».
Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français, a tweeté : «Une candidature de plus pour le libéralisme», reprenant la critique fréquemment adressée à Emmanuel Macon, qui a été aux commandes de la politique économique de François Hollande de 2014 à 2016.
Jean-Marie Le Pen a, pour sa part, réagi avec humour et sur un ton cynique, estimant que le slogan «Ni gauche, ni droite !» était de sa création. Il a en outre pronostiqué un score guère supérieur à 3% ou 4% pour l'ancien banquier.
Quid du président de la République ? En visite au Maroc, il s'est tout simplement refusé à commenter la décision d'Emmanuel Macron : «Non, je ne vais pas parler maintenant de politique intérieure française ici, au moment même où je m'exprime sur la planète et sur l'accord de Paris sur le climat.» Le chef de l'Etat participait à une conférence sur le climat en lien avec la COP 22.
Les critiques n'avaient pas attendu l'officialisation de la candidature d'Emmanuel Macron pour se faire entendre, tant à gauche qu'à droite, lui reprochant notamment de se présenter comme un candidat hors système en dépit de son passé d'employé de la banque Rotschild, mais également pour ses positions politiques en matière économique, comme celle proposant la suppression des 35 heures pour les jeunes.