France

Au Zénith de Paris, les soutiens de Juppé allument Sarkozy

Le favori de la primaire de la droite et du centre était sur la scène du Zénith de Paris le 14 novembre pour l’un de ses derniers meeting avant le scrutin. L’occasion de laisser s’exprimer ses soutiens, qui n’ont pas fait de cadeau à Nicolas Sarkozy.

Le 20 novembre, plusieurs millions d’électeurs seront appelés aux urnes pour choisir celui qui portera les couleurs de la droite et du centre aux élections présidentielles. Longtemps présenté comme le favori du scrutin, Alain Juppé voit son avance fondre dans les sondages. Raillé par ses adversaires, Nicolas Sarkozy en tête, pour sa supposée mollesse, le maire de Bordeaux a laissé ses soutiens sortir les crocs. Sur la scène du Zénith de Paris le 14 novembre, ils se sont succédés et l’ancien président a fait office de cible.

Ex-soutien et centristes

La première salve a dû avoir un goût amer pour Nicolas Sarkozy. Elle est venue de son ancien soutien Patrick Devedjian. L’élu des Hauts-de-Seine a critiqué «la bassesse populiste» de certains politiques. S’il n’a pas nommé l’ex-président, difficile de ne pas y voir une attaque à son encontre.

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C’est le numéro deux du Modem qui est ensuite monté sur l’estrade. Marielle de Sarnez a pu profiter d’un accueil chaleureux de la part des militants. Une scène qui contraste fortement avec le traitement réservé à François Bayrou durant les meetings de Nicolas Sarkozy. Le président du Modem y est régulièrement hué.

Mais c’est bien un autre centriste qui a prononcé les critiques les plus virulentes à l’adresse de l'ex-président des Républicains. Jean-Christophe Lagarde, patron de l’UDI, avait décidé d’y aller fort : «Nous ne voulons pas d'un président qui flirte chaque matin avec les thèses de l'extrême droite... La France n'a pas besoin d'un mini-Trump à l'Elysée.»

Il a notamment accusé Nicolas Sarkozy de manquer de vision : «Sous le quinquennat précédent, on gouvernait la France à dix jours, au gré des sondages. Avec Alain Juppé, nous gouvernerons la France à dix ans.»

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La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a fait dans la mesure sans oublier de glisser quelques tacles à l’ancien chef de l’Etat. A l’instar des autres soutiens d’Alain Juppé, elle a présenté ce dernier comme un rempart contre le «populisme» avant de s’en prendre au bilan de Nicolas Sarkozy, pas assez réformateur à son goût : «Bien sûr, il y a eu la crise économique, mais la crise n’explique pas tout.»

Alain Juppé fidèle à lui-même

Au moment de monter sur scène, Alain Juppé a été fidèle à lui-même. Avec un ton calme, il a, à nouveau, tenté de se poser au dessus de la mêlée. Ce qui ne l’a pas empêché de répondre aux attaques du clan Sarkozy. «Ceux qui se sont montrés les plus pusillanimes quand ils étaient au pouvoir gonflent aujourd'hui leurs biceps. On va voir ce qu'on va voir, et bien on a déjà vu !», a-t-il lancé à une foule conquise.

Le favori des sondages est notamment revenu sur les attaques dont il fait l’objet sur les réseaux sociaux. Régulièrement caricaturé pour être prétendument trop proche de l’islam, il est parfois rebaptisé «Ali Juppé».

Selon les proches du candidat à la primaire de la droite et du centre, certaines de ces attaques proviennent des soutiens de ses adversaires. «S'ils croient me déstabiliser, ils se trompent. Droit dans mes bottes j'ai été, droit dans mes bottes, je resterai», a souligné l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

Sur Twitter, le meeting d’Alain Juppé a vivement fait réagir, et notamment chez les partisans de Nicolas Sarkozy dont beaucoup ont remis en cause le taux de remplissage de la salle.

Le 20 novembre, 10 228 bureaux de votes répartis sur tout le territoire accueilleront les électeurs de droite et du centre désireux de choisir leur champion pour l’élection présidentielle de 2017. Près de trois millions de votants sont attendus.