«Je n'ai jamais essayé d'entrer dans la salle», a déclaré Jesse Hughes à la presse le 13 novembre dans l'après-midi, répondant ainsi aux rumeurs.
Le 12 novembre au soir, pour la réouverture du Bataclan avec un concert de Sting, le chanteur Jesse Hughes et un autre membre du groupe Eagles of Death Metal (EODM), auraient en effet été, selon la direction, refoulés à l'entrée en raison des propos polémiques du leader du groupe dans les mois ayant suivi les attentats du 13 novembre à Paris.
Le codirecteur de la salle, Jules Frutos, avait affirmé avoir «viré» Jesse Hughes et un autre membre du groupe avant le début du concert. Le manager des Eagles of Death Metal, Marc Pollack, avait fermement démenti.
«Jesse n'a même pas essayé d'entrer dans la salle pour le concert de Sting. [...] Jesse est à Paris pour partager les souvenirs de ces tragiques événements d’il y a un an, avec ses amis, sa famille et ses fans. […] Et ce lâche de Jules Frutos a le besoin de salir la réouverture de sa propre salle en répandant de fausses rumeurs auprès de la presse», avait martelé la manager du groupe, cité par Les Inrocks.
Jesse Hughes avait estimé en mars 2016 dans une interview à une chaîne de télévision américaine que l'attaque du 13 novembre avait été préparée de l'intérieur de la salle et exprimé des soupçons à l'encontre des vigiles.
«Quand je suis entré dans les coulisses, je suis passé devant un gars qui était censé assurer la sécurité. Il ne m’a même pas regardé. Je suis immédiatement allé voir le promoteur et je lui ai demandé : "Qui est ce type ? Je veux mettre un autre gars à sa place." Il m’a répondu : "Les autres gars ne sont pas encore là." Et finalement j’ai découvert qu’environ six d’entre eux, et peut-être plus, ne se sont jamais pointés», avait déclaré le chanteur, avant de revenir peu après sur ses propos en s'excusant.
«J’implore le pardon, humblement, du peuple français, du personnel et des agents de sécurité du Bataclan, de mes fans, de ma famille, mes amis, et de toute autre personne blessée ou offensée par les accusations absurdes que j’ai faites.»
Polémique sur la toile
Sur les réseaux sociaux, à l'annonce de la rumeur selon laquelle le chanteur de EODM aurait été refoulé du Bataclan, des internautes furieux se sont empressés de faire part de leur indignation, notamment parce que parallèlement, le chanteur Sting chantait sa chanson «Inch'Allah» («si Dieu le veut», en arabe) en hommage aux migrants morts en Méditerranée.
Les internautes indignés y ont vu un deux poids deux mesures, ne comprenant pas comment une victime des attentats perpétrés par des islamistes radicaux se revendiquant de Daesh pouvait être interdit d'assister au concert, tandis que Sting, à travers sa phrase, lançait un message qu'il considèrent comme pro-islam.
Malgré cette polémique, d'autres internautes n'ont pas manqué de rappeler qu'outre sa chanson Inch'Allah, Sting avait également demandé au public de se recueillir lors d'une minute de silence en hommage aux victimes et avait chanté un morceau à la mémoire de James Foley, l'ingénieur du son de Eagles of Death Metal qui avait péri dans l'attaque du Bataclan.