France

Un tweet malheureux et cinq autres bourdes de la diplomatie sous François Hollande

Après le tweet controversé envoyé par l'ambassadeur français à Washington après l'élection de Donald Trump, RT France revient sur les impairs qui ont marqué la politique étrangère de Hollande, entre incohérence, maladresse et mauvaise communication.

Daesh ou Bachar el-Assad : qui est le principal ennemi de la France ?

C’était il y a presqu’un an. Au lendemain de l’attentat du 13 novembre 2015 à Paris, tous les yeux étaient rivés sur François Hollande, en attente d’une réaction forte face à la vague d’actes terroristes qui venait de s’abattre sur la France. Adepte de la politique du «ni Daesh, ni Assad», la diplomatie emmenée par Laurent Fabius, qui avait publiquement déclaré en 2012 que le dirigeant syrien «ne mériterait pas d’être sur la Terre», allait-elle entamer un grand revirement, après l’annonce du déploiement du porte-avions Charles-de-Gaulle au large de la Syrie par le chef de l’Etat ?

Malgré les mots incendiaires lancés par le gouvernement contre Daesh et la main tendue de Vladimir Poutine, qui appelait à traiter les troupes françaises en «alliées», il semble que l’éléphant ait accouché d’une souris. Se coordonner avec les troupes syriennes pour combattre l’organisation terroriste, reste pour l'heure un sujet tabou pour la diplomatie de l'Hexagone.

Donald Trump : «petit et mauvais homme» ou «Mister president» ?

Si l’élection du milliardaire républicain à la tête des Etats-Unis n’avait pas été anticipée par la majorité des observateurs, les dirigeants français semblaient être les premiers à miser sur sa défaite, à en juger par sa communication pour le moins imprudente. «Petit et mauvais homme», selon le Premier ministre Manuel Valls et «populiste provocateur» pour l’ex-ministre de l’Economie et commissaire européen, Pierre Moscovici, la victoire de Donald Trump a même provoqué un «vertige» chez l'ambassadeur de France aux Etats-Unis, qui a laissé au vestiaire son devoir de discrétion.

Quant au chef de l’Etat, François Hollande, c’est en des termes formels et distants qu’il a félicité le vainqueur de l'élection présidentielle américaine, dont les propos lui donnaient, il y a quelques mois encore, des «hauts-le-cœur».

Vladimir Poutine : viendra, viendra pas ?

Quelques semaines plus tôt, le président français s’était distingué par une autre «maladresse» en se demandant s'il pouvait recevoir son homologue russe, Vladimir Poutine, qu'il avait pourtant invité et qui aurait dû se rendre à Paris le 19 octobre.

Moins de dix jours avant la rencontre, François Hollande a en effet assuré dans plusieurs médias français se «poser encore» la question de savoir s'il accepterait ou non de recevoir le dirigeant russe. A ces propos, rapportés par le biais des médias, le porte-parole du Kremlin a répondu que Vladimir Poutine reporterait sa visite à un moment où son homologue français se sentirait «prêt». Plutôt embarrassant...

Un prince saoudien remercié pour «ses efforts dans la lutte contre l’extrémisme»

Régulièrement critiquées pour leurs manquements au respect des Droits de l’homme et pour leur rôle dans le financement de groupes islamistes radicaux au Moyen-Orient (dont Daesh, selon un email de John Podesta récemment révélé par WikiLeaks), les autorités saoudiennes ont pourtant trouvé grâce aux yeux du président français. En toute discrétion, François Hollande a en effet remis, début mars, la légion d’honneur au prince héritier (l'équivalent de la fonction de Vice-Premier ministre) saoudien Mohammed bin Nayef bin Abdelaziz Al Saoud «pour tous ses efforts dans la région et dans le monde dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme». Si l’histoire n’a dans un premier temps été rapportée que par les médias saoudiens, la cérémonie controversée n’a pas tardé à faire l’objet de réactions indignées, tant de la part de citoyens que de députés.

L’opération Sangaris en Centrafrique : un «succès» très relatif

Lancée en Centrafrique en 2013 par la France pour faire cesser les violences qui ravageaient le pays, l’opération Sangaris visait, selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian à «ramener la paix» dans le pays. Pourtant, le 31 octobre 2016, alors que celui-ci annonçait la fin de l’opération, se félicitant de son «succès» devant l’Assemblée nationale, des affrontements entre des «groupes d'auto-défense» éclataient sur place, faisant plusieurs morts.

Un président ne devrait pas dire ça...

Récemment, François Hollande a également été accusé par le député Les Républicains Eric Ciotti – qui a saisi le procureur de la République – d'avoir livré des informations sur un projet d'offensive française en Syrie, ainsi qu'un schéma estampillé «confidentiel défense» à deux journalistes français, Fabrice Lhomme et Gérard Davet.

Dans leur livre au titre évocateur, Un président ne devrait pas dire ça..., ces derniers indiquent également que François Hollande a, «dans le cadre d'entretiens réguliers», confié qu'il avait fait procéder à «au moins quatre assassinats ciblés» par drone, visant notamment des auteurs d'attentats. Une révélation qui a valu au chef de l'Etat d'être visé par une procédure de destitution lancée par le député du parti Les Républicains Pierre Lellouche, qui lui reproche la divulgation d'«informations secrètes concernant la sécurité nationale».

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