France

Primaire à droite : Alain Juppé déclare son amour des forces de l'ordre

A 12 jours de la primaire à droite, Alain Juppé s'empare du mal-être de la police. Le candidat donné gagnant veut remédier aux maux dont souffre les forces de l'ordre et promet, s'il est élu, une «loi de programmation pour la sécurité et la justice».

«A vous tous qui, chaque jour, parfois au péril de votre vie assurez la sécurité de vos concitoyens avec courage et dignité, je veux dire mon admiration et ma reconnaissance». C'est par ces mots empreints d'émotion et de respect qu'Alain Juppé s'adresse aux forces de l'ordre dans une lettre ouverte publiée sur son site de campagne, Alainjuppe2017.

Le maire de Bordeaux, s'est rendu sur le terrain, à Viry-Châtillon, un peu plus d'un mois après l'attaque au cocktail molotov qui a fait quatre blessés dans les forces de l'ordre. Il était accompagné de la présidente du conseil régional d'Ile-de-France Valérie Pécresse, qui s'est tout récemment ralliée à sa candidature, après être restée longtemps fidèle à Nicolas Sarkozy.

Dans sa lettre ouverte, publiée juste avant sa visite, Alain Juppé fait vœu de «protéger ceux qui nous protègent» et préconise comme première mesure de revoir et amender le «cadre de la légitime défense [qui] n'est pas clair», reprenant une des revendications des policiers-manifestants. Il souhaiterait aligner l'application de la légitime défense chez les policiers sur celle des gendarmes.

Plus de policiers et plus de places en prison

Alain Juppé, que les sondages placent en tête du premier tour de la primaire de la droite et du centre mais qui veut garder l'initiative, enchaîne les propositions : il souhaite ainsi recruter 10 000 policiers de plus, surenchérissant sur une première proposition de 5 000.

10 000, c'est aussi le nombre de places en prison que le candidat souhaite créer. Sans doute afin que les délinquants ne soient pas libérés dans la foulée de leur condamnation, faute de place. «A quoi bon dépenser votre énergie à arrêter les délinquants si la justice n'est pas en mesure d'apporter la réponse pénale appropriée», note ainsi l'ancien Premier ministre, avant d'affirmer : «Au moment où vous vous mobilisez pour faire entendre vos préoccupations, vos craintes et vos doutes, je veux vous proposer un cap, de la visibilté.»

Des annonces dont l'avenir dira si elles convainquent des policiers très méfiants à l'égard de la classe politique. Le déblocage par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve d'une enveloppe de 250 millions d'euros le 26 octobre n'avait pas réussi à calmer la colère d'une partie des forces de l'ordre, lesquelles continuent de manifester.

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