France

Affaire de Bouaké en Côte d'Ivoire : Dominique de Villepin accuse Yann Moix de «révisionnisme»

Le chroniqueur de l'émission de Laurent Ruquier est parvenu à faire sortir de ses gonds l'ex- Premier ministre de Jacques Chirac, l'accusant d'avoir laissé des militaires français mourir dans des bombardements en Côte d'Ivoire, en 2004.

«Vous avancez des thèses révisionnistes qui sont tout simplement insultantes et injurieuses pour l'armée française. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas la réponse, qu'il faut mettre la main dans la boîte et avancer des idées stupides», s'est emporté Dominique de Villepin, ministre de l'Intérieur à l'époque des faits, face à Yann Moix, sur le plateau de l'émission On n'est pas Couché, diffusée le 5 novembre.

En cause : l'interprétation que le chroniqueur et écrivain a livré du bombardement de Bouaké, en Côte d'Ivoire, datant du second mandat de président de la République de Jacques Chirac. Le 6 novembre 2004, neuf militaires français déployés dans ce pays africain dans le cadre de la «force Licorne» décèdent dans le bombardement de la caserne de Bouaké, où ils avaient reçu l'ordre de rester. Les bombardements avaient été opérés par des pilotes-mercenaires biélorusses, accompagnés de co-pilotes ivoiriens.

Or, d'après la juge d'instruction chargée de l'enquête sur ce drame depuis 2012, les services français étaient informés à l'avance de cette opération qui a conduit à la mort de soldats français. Rappelant ces informations, Yann Moix a demandé à Dominique de Villepin, pourquoi il avait «couvert la fuite de ces deux assassins [les pilotes] ?».

L'intéressé indique alors que le poste qui était le sien ne lui permettait pas d'avoir accès aux renseignements étrangers, ce à quoi le chroniqueur renchérit, jetant l'homme politique dans une colère noire, : «On se demande s'il n'y a pas une sorte d'affaire Greenpeace, où on aurait demandé à deux Biélorusses de bombarder un endroit censé être vide et que par malchance il y avait des gens en-dessous, et qu'on a donc maquillé cette bavure.»

La Cour de justice de la République, a néanmoins indiqué le journal Le Monde, ne trouve certainement pas ces accusations si fantaisistes, puisqu'elle soupçonne l'ancien ministre de droite et d'autres membres du gouvernement d'alors, d'avoir volontairement entravé l'instruction judiciaire sur cette affaire.

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