La ministre de la Culture et de la Communication Fleur Pellerin a décidé de transmettre à la justice le dossier des frais de taxis exorbitants d’Agnès Saal qui avait valu à la présidente de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) d’être limogée.
Mme Saal avait depuis réintégré le ministère de la Culture, ce qui avait choqué l'opinion publique. Vendredi déjà, l’association Anticor portait plainte contre Agnès Saal pour «détournement de fonds publics ».
Finalement, Fleur Pélerin a décidé de saisir la justice «sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale», en vertu duquel «tout agent public ayant eu connaissance d’un délit doit le signaler à la justice», a-t-elle indiqué au quotidien Le Parisien.
Selon la ministre, deux procédures sont en cours et un conseil de discipline va se tenir très prochainement. Par ailleurs, l'ancienne directrice de l'INA risque gros. Outre un blâme ou un avertissement, la sanction finale peut aller jusqu'à la radiation de la fonction publique.
La ministre, qui dit vouloir se montrer exemplaire et sereine, explique que toutes les pièces à conviction nécessaires devront être rassemblées avant qu'une décision ne soit prise. En attendant, la ministre a préféré muter Agnès Saal plutôt que de la suspendre avec solde.
Fleur Pellerin explique qu'un document rappelant les règles d'exemplarité des dirigeants d'organisme public, notamment pour les frais de déplacement et de représentation, est en cours de rédaction. Ce texte renforce les contrôles, notamment internes.
Rappelons que l'ex-directrice de l'INA s'était vue épinglée pour ses notes de taxis hors norme : 40 000 euros en 10 mois, dont 6 700 pour son fils, alors qu'elle disposait d'une voiture de fonction avec chauffeur. L'événement n'avait pas manqué d'agacer l'opinion. Un compte Twitter parodique avait même été créé. Sur ce compte, une Agnès Saal factice réagissait sur l'actualité, en terminant toutes ses phrases par «Je suis toujours en taxi».