Aux côtés des migrants, plusieurs centaines de manifestants ont participé à un rassemblement de soutien aux revendications des réfugiés à proximité de la place Stalingrad, dans le XIXe arrondissement de Paris où de mini-campements de fortune sont aménagés à même le sol depuis plusieurs mois.
Après la dispersion du rassemblement «dans le calme» selon la préfecture de police, le journaliste français Remy Buisine, qui avait couvert la mobilisation, a été molesté et s'est fait dérober son matériel. Sur son compte Twitter, il a en effet publié un message dans lequel il explique avoir été victime d’une «agression par trois migrants à l'instant [dans la soirée du 2 novembre] à Stalingrad». Entre autre connu pour ses vidéos sur l'application Périscope, le reporter ajoute avoir reçu de «nombreux coups sur le visage» et s’être fait voler son téléphone.
Le 3 novembre dans la journée, Remy Buisine a publié un communiqué dans lequel il explique cette agression n'était a priori pas dirigée contre son activité de journalistes. Selon les policiers qui l'ont pris en charge, ce genre de violences arriveraient «dix fois par jour» dans le quartier. Les blessures dont souffrent le jeune journaliste sont sans gravitié, précise-t-il.
Dans le courant de la soirée, Remy Buisine avait publié plusieurs photos et vidéos de la manifestation, qui se déroulait alors dans le calme. On y voyait les protestataires, parmi lesquels des migrants eux-mêmes, en appeler à la solidarité, mais aussi réclamer «des papiers» ou encore «une maison», comme ils l'avaient écrit sur des banderoles.
Certains réfugiés avaient préféré rester à l'écart et observer, à distance, la manifestation.
Le rassemblement était encadré par un important dispositif policier.
Les forces de l'ordre ont fait barrage, bloquant notamment l'accès à l'avenue de Flandre.
Depuis des mois, des migrants ont établi des campements de fortune à proximité des stations de métro Jaurès et Stalingrad, à Paris. A plusieurs reprises, ils en ont été chassés lors d'opérations de police mais nombre d'entre eux sont revenus s'y installer peu de temps après.
La récente évacuation du campement de réfugiés de Calais a encore accentué le probléme, des centaines de personnes affluant vers la capitale pour y rejoindre les migrants déjà sur place.
Après deux évacuations en juillet et septembre, le campement du nord-est de Paris doit être à nouveau démantelé par les autorités dans les jours à venir.
«Ces personnes vont bénéficier d’une mise à l’abri dans les jours qui viennent, organisée par les services de l'Etat», a annoncé la préfecture d'Ile-de-France le 2 novembre à l'AFP.
Pour empêcher la reconstitution à répétition des campements, la maire de Paris a décidé d'ouvrir prochainement un «centre d'accueil humanitaire» doté de 400 lits. Il s'agit de prendre en charge les migrants avant de les répartir dans des Centres d'accueil et d'orientation (CAO), similaires à ceux qui ont accueilli les migrants de Calais.
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