L'avocate de la présidente d'Act Up, Karine Géronimi, a estimé que la condamnation de sa cliente était «particulièrement injuste», «pour moi, il n'y avait pas d'injure». De son côté, l'avocat de l'association de la Manif pour tous, Henri de Beauregard, a indiqué : «Qualifier la Manif pour tous d'homophobe est une infraction pénale.»
Lors d'une action le 4 août 2013, des militants d'Act Up, une association de lutte contre le sida avaient organisé une action coup de poing contre la fondation Jérôme-Lejeune qui soutient la recherche sur la trisomie et la lutte contre l'avortement. La présidente de la Manif pour Tous, Ludovine de la Rochère, était d'ailleurs salariée de cette fondation.
Les activistes avaient jeté des préservatifs remplis de faux sang sur la façade de la fondation et placardé des affiches portant le logo de la Manif avec des slogans tels que «Shame», «Homophobe», «La Manif pour Tous, homophobe»
En première instance, la plainte de la Manif pour tous avait été jugée irrecevable pour un problème de procédure. La cour d'appel de Paris a eu une appréciation différente et a condamné la présidente d'Act Up à verser à la Manif pour Tous 800 euros de dommages et intérêts et s'acquitter des 1 500 euros de frais de justice.
C’est une première pour la Manif pour Tous, qui vient contredire la jurisprudence Jean-Pierre Michel. A l'époque, le sénateur en charge du projet de loi sur le mariage pour tous avait été assigné pour diffamation par la Manif pour Tous. Il avait, aux yeux de l'association, tenu contre elle des propos à charge, l'estimant coupable de «la pire des homophobies». Sa non-condamnation avait alors ouvert la voie à la multiplication des accusations d'homophobie à l'encontre de la Manif pour Tous.