France

Hollande défend son bilan lors d'une visite très cadrée à Florange

Un comité d'accueil de syndicalistes en colère attendait de pied ferme le chef de l'Etat, en déplacement sur le site de Florange le lundi 17 octobre. La situation est restée calme mais les syndicats s'estiment trahis.

Guy Perdal, le secrétaire du syndicat SUD Industrie Moselle l'avait annoncé : «Je pense qu'on va faire quelque chose pour l’empêcher de sortir de sa voiture.» Il n'en a rien été. La visite du président s'est déroulée selon un protocole très strict. Les journalistes ont été maintenus à l'écart et le cortège présidentiel a soigneusement éviter les syndicats contestataires.

Il y a bien eu quelques échanges avec des employés du site mais le clash que les autorités pouvaient craindre n'a pas eu lieu.

Une affaire symbolique du quinquennat

En février 2012, le candidat socialiste à la présidentielle s'était rendu à Florange, site du géant mondial de l'acier ArcelorMittal. Juché sur un camion, il avait alors exprimé au mégaphone sa «solidarité» aux métallos face aux «promesses non tenues» du président sortant Nicolas Sarkozy, en rappelant la fermeture du site ArcelorMittal de Gandrange. 

Mais quatre ans plus tard, la situation reste très précaire du côté de la Moselle selon les syndicats. Ils déplorent que le gouvernement n'ait pas nationalisé le site. «Je pense que tous les salariés, les ouvriers de tous les secteurs sont très très déçus du gouvernement. C'est pas ce qu'on en attendait. On attendait beaucoup, autre chose d'un gouvernement de gauche. Aujourd'hui la loi Travail nous a achevé dans son mandat.» a-tempêté Guy Perdral.

Pourtant, malgré les difficultés, François Hollande a le sentiment du devoir accompli. Dans une interview aux journaux du groupe Ebra, Il a précisé : «Je leur avais fait deux promesses: sauver le site et éviter tout plan social. Elles ont été tenues. Les 650 salariés qui travaillaient sur le haut fourneau ont été reclassés sur place et aucun n'a été licencié».

Réaction des syndicats

La CGT, a réagi aux propos du président par l'intermédiaire du syndicaliste Lionel Burriello qui a expliqué à l'AFP que «la population active [...] ne se limite pas à Florange». «On oublie les sous-traitants, les prestataires. Ca fait 1.800 emplois dans la vallée de la Fensch», a ajouté le responsable CGT.

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Force ouvrière a annoncé boycotter la visite, afin de «dénoncer» la loi travail et «les engagements non tenus sur le maintien des hauts-fourneaux et la nationalisation du site».

Florange est devenu un symbole selon les syndicats de la promesse reniée du candidat devenu président. En 2013, Force Ouvrière ainsi organisé le dépôt d'une stèle symbolique en mémoire des «promesses non tenues» et de la «trahison» du président Hollande.

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