France

Automobile : la CGT dénonce le «scandale» des 2 000 suppressions de postes par le groupe PSA

France Info révèle que la direction du groupe PSA Peugeot Citroën envisage de supprimer 2 133 postes de travail en dépit d'un accord conclu en juillet entre le groupe PSA et les syndicats, à l’exception notable de la CGT.

«C'est un véritable scandale, c'est grave, intolérable», a déclaré Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central de la Confédération générale du travail (CGT) du groupe PSA Peugeot-Citroën. Pour lui, il ne s'agit pas d'une surprise : «Douche froide ? non ! Quand vous connaissez la famille Peugeot [...] vous vous attendez toujours à des mauvais coups.»

Le document interne de PSA, révélé par France Info, confirme le recourt à des départs volontaires pour la quatrième année consécutive afin d'éviter «des plans collectifs de licenciements économiques avec phase contrainte».

Les informations contenues dans le document indiquent que le géant automobile français prévoit 1 025 départs volontaires auxquels s’ajoutent 983 congés seniors et 125 congés longue durée.

«Il s'agit d'un non sujet», selon un porte-parole du groupe. Pour justifier cette mesure, PSA met en avant une «politique de l'emploi responsable du constructeur qui anticipe avant tout les transformations majeures du groupe». PSA invoque le Brexit et la chute des ventes de véhicules diesel pour justifier ses inquiétudes pour son développement stratégique. 

La CGT dénonce un plan de «départs de moins en moins volontaires»

Tandis que les autres syndicats affirment qu'il ne s'agit pas d'un «nouveau plan social», la CGT dénonce dans un communiqué «le feu vert inacceptable du gouvernement». L'Etat est en effet encore actionnaire de l'entreprise à hauteur de 14%. 

En juillet dernier, la CGT avait refusé de signer un accord jugé «historique» par les autres syndicats. La CGT avait rappelé que cet accord ne remettait pas en cause la poursuite des plans de suppressions d’emplois.

Au micro de France Info, Jean-Pierre Mercier affirme : «Pour nous, ces milliards doivent servir à maintenir l'emploi, c'est-à-dire à embaucher les intérimaires et les chômeurs en CDI dans les usines du groupe. Ce n'est plus possible de continuer à travailler aussi durement [...] Les cadences ont explosé, l'exploitation s'est aggravée. Je suis révulsé, écœuré, choqué, révolté.»

Depuis le 1er janvier 2013, PSA a supprimé 17 000 des 57 000 emplois que compte sa branche automobile en France. Après la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois en 2013, PSA dégageait 3 à 4 millions d'euros de profits par jour et ses ventes étaient en hausse de plus de 7% en Europe au premier semestre 2016.

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