France

Mantes-la-Jolie : guet-apens contre des policiers suivi d'échauffourées avec une centaine de jeunes

Des policiers ont été pris dans un guet-apens, suivi d'échauffourées avec une centaine de jeunes dans le quartier sensible du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie (Yvelines), dans la nuit du 15 au 16 octobre, a-t-on appris auprès de la police.

Vers 22h30, la police est appelée dans la cité du Val-Fourré, dans l'ouest de la ville, pour une fausse alerte à une «voiture brûlée».  

Arrivés sur place, les agents de la brigade anticriminalité (BAC) font face à une «centaine de jeunes», qui s'en prennent à leur véhicule à coups de cocktails Molotov et de jets de pierres. «Heureusement, sans parvenir à y mettre le feu», d'après la source policière. Les renforts reçoivent le même traitement à leur arrivée. 

Alors que les échauffourées se déroulent dans l'obscurité, puisque les lampadaires situés sur la voie publique ont été cassés, la cinquantaine de policiers mobilisés parvient à repousser le groupe de jeunes avec des tirs de Flash-ball et de grenades lacrymogènes.

Les jeunes décident alors de se rendre sur la dalle du Val-Fourré, pour s'en prendre au bâtiment annexe de la mairie, brisant des vitres en y lançant des projectiles, a confirmé un porte-parole de la mairie à l'AFP. La police est néanmoins parvenue à les disperser avant qu'ils ne puissent pénétrer dans le bâtiment, vers 1h du matin, le 16 octobre.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a salué le jour même le «professionnalisme» des policiers mobilisés qui ont su «repousser les assaillants» sans faire de blessés.

Ces incidents n'ont pas non plus entraîné d'interpellation dans l'immédiat.

L'enquête à été confiée au commissariat de Mantes-la-Jolie. Et des patrouilles supplémentaires ont été dépêchées en renfort dans la matinée du 16 octobre. «Une vingtaine de fonctionnaires de la BAC vont patrouiller la nuit prochaine dans le Val-Fourré», a-t-on indiqué, de source policière.

La semaine dernière, 35 kg de résine de cannabis avaient été saisis dans ce quartier. «Les violences urbaines sont peut-être en lien avec ça», avance la même source.

Des jeunes habitants du Val-Fourré, joints par l'AFP, ont indiqué que le guet-apens avait été tendu par «une trentaine» de jeunes désœuvrés, âgés de 16 à 19 ans, qui n'ont simplement rien à faire, assurant que cela n'avait «rien à voir avec le trafic de drogue».

La cité du Val-Fourré, où les violences contre la police et les pompiers sont récurrentes depuis plusieurs jours, est connue pour ce genre de trafic.

Ces incidents interviennent une semaine après la violente attaque au cocktail Molotov contre deux véhicules de police qui a blessé quatre agents, dont deux grièvement, à Viry-Châtillon dans l'Essonne, près de la cité de la Grande Borne, à Grigny, une commune limitrophe.

Une dizaine de personnes «cagoulées», selon les autorités, avaient brisé les vitres de deux véhicules de police et y avaient mis le feu en tentant d'empêcher les policiers de sortir des véhicules. Le pronostic vital d'un adjoint de sécurité de 28 ans, grièvement brûlé était «toujours engagé» au moment de publication de cet article, tandis qu'une gardienne de la paix de 39 ans doit sortir de l'hôpital dans les jours qui viennent, a fait savoir une source policière.