France

L’Eglise catholique de France organise une journée de prière pour les victimes de pédophilie

La Conférence des évêques de France (CEF) organisera une «journée de prière et de pénitence» pour les victimes d'abus sexuels le 7 novembre. Une initiative qui intervient après des mois de révélations d'affaires de pédophilie au sein du clergé.

Le 12 septembre, le Vatican annonçait l’organisation de plusieurs journées de prière dédiées aux victimes d’abus sexuels. Le pape François, à l’origine de cette initiative, avait laissé le soin à chaque conférence épiscopale de choisir la date et les modalités de cette journée.

Le 14 octobre, la Conférence des évêques de France a annoncé son choix. Cette journée se déroulera le lundi 7 novembre, alors que les quelques 120 évêques français, invités à jeûner durant cette journée, seront réunis à Lourdes pour leur traditionnelle assemblée plénière d'automne. Sur l’ensemble du territoire, diocèses et paroisses pourront s'associer à cet événement.

Une journée à haute portée symbolique

Dans l’Hexagone, l’événement revêt une dimension particulière. L’Eglise est touchée depuis plusieurs mois par des révélations successives d'affaires de pédophilie ou d'abus sexuels impliquant des prêtres. La plus médiatique d’entre elle, l’affaire du père Bernard Preynat, prêtre lyonnais soupçonné d'avoir abusé de plus de 60 jeunes scouts, avait fortement choqué l’opinion publique. Sans parler des dégâts causés à l’image d’une institution déjà dans la tourmente.

Ce sera donc à Lourdes, dans le sanctuaire marial, qu’une messe sera célébrée en fin de matinée pour les victimes d'abus sexuels. Elle sera présidée par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris. L'homélie sera prononcée par Monseigneur Luc Crepy, responsable de la nouvelle Commission permanente de lutte contre la pédophilie (CPLP) de l'épiscopat.

En plus de cette cérémonie religieuse, une séance de l'assemblée plénière des évêques sera consacrée au bilan de la lutte contre la pédophilie dans l'Eglise de France. Au printemps dernier, l’épiscopat s'était engagé à faire toute la lumière sur ces affaires, même les plus anciennes.

Il y a six mois, une plateforme internet avait été créée pour permettre aux victimes et témoins de raconter ce qu’ils avaient vécu. La CEF a indiqué qu'elle avait déjà reçu «entre 80 et 100» courriels. La plupart concernent des affaires d'abus sexuels antérieurs à 1970 et attribués à des prêtres décédés, souligne-t-on du côté de la conférence.

Vincent Neymon, porte-parole adjoint de la CEF, a d’ores et déjà annoncé qu’à la fin de la journée du 7 novembre, il y aurait «une prise en compte de la parole des victimes». Les évêques écouteront notamment des «extraits de témoignages».