France

Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy sera-t-il sauvé par un désaccord entre ses deux juges ?

Mis en examen en février 2016 pour falsification des comptes de sa campagne de 2012, l’ancien président français Nicolas Sarkozy pourrait bénéficier d’une profonde divergence de vue entre les deux magistrats chargés du dossier.

Plongés dans le dossier Bygmalion depuis deux ans, les deux juges saisis ne s’entendraient pas sur le rôle joué par Nicolas Sarkozy dans la falsification de ses comptes de campagne en 2012, révèle l'hebdomadaire L’Obs, citant des sources proches de l’enquête.

Qui signe un document acquiesce

Ainsi, le juge d’instruction Serge Tournaire, le premier à avoir été saisi, souligne la responsabilité de l’actuel candidat à la primaire de la droite, qui a apposé sa signature sur les comptes controversés de sa précédente campagne. Or, «qui signe un document acquiesce», assure Tournaire.

Ayant fait mettre en examen Nicolas Sarkozy en février pour «financement illégal de campagne électorale», il devrait suivre les réquisitions du parquet et renvoyer l’ex-président de la République devant un tribunal correctionnel d’ici quelques semaines.

Une vision diamétralement opposée

Mais le second juge saisi, Renaud Van Ruymbeke, aurait pour sa part «une vision diamétralement opposée du dossier», indique une source proche du dossier. Peu favorable à la mise en examen du membre du parti Les Républicains, Van Ruymbeke estime qu’il aurait pu ignorer que ses comptes de campagne aient été dépassés. Aussi, il hésiterait, d’après cette même source, à suivre l’avis de son confrère.

Si le deuxième juge refusait de signer l’ordonnance, Serge Tournaire aurait néanmoins, en tant que premier juge désigné, le pouvoir de décider seul du renvoi de Nicolas Sarkozy devant un tribunal.

Mais l’éventuel désapprobation de son confrère pourrait bénéficier aux avocats de l’ancien président, qui auraient l'opportunité de faire appel de la décision, chose habituellement impossible.

Ancien président et actuel candidat à la primaire de la droite en vue des présidentielles de 2017, Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour falsification des comptes de sa campagne lors des élections présidentielles de 2012, via un système de fausses factures.

Le budget de sa campagne avait en effet atteint plus du double du plafond légal, qui s'élève à 22,5 millions d’euros.