France

Le FN qualifie d'«homophobe» l'affiche d'une association gay

L'association LGBT «Couleurs Gaies» de Metz (Moselle) a réalisé une affiche pour la «Marche des fiertés» évoquant clairement l'homosexualité de plusieurs élus du Front National. Elle a été qualifiée dans la foulée... d'homophobe.

«Florian, Fabien, Steeve et les autres... Toutes les folles ne sont pas au front». C'est le message qu'on peut lire sur une affiche réalisée par l'association lorraine Couleurs Gaies à l'occasion de la «Marche des fiertés» qui doit se dérouler à Metz le 13 juin prochain. 

L'affiche évoque l'homosexualité de plusieurs cadres du Front National, Florian Philippot, bras droit de Marine Le Pen, Fabien Engelmann, maire de Hayange (Moselle) et Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Plus qu'une simple pique, l'affiche a été jugée injurieuse et a provoqué la colère de plusieurs élus du parti d'extrême droite.  

Ainsi, Thierry Gourlot, président du groupe Front National Lorraine a envoyé une lettre à Jean Pierre Masseret, président du conseil régional dans laquelle il déplore le vote en avril dernier d'une subvention d'un montant de 6 000 euros à l'association Couleurs Gaies.

Selon l'élu, l'association utilise des méthodes «anti-démocratiques» pour «véhiculer sa haine de l'autre» et en lui accordant une subvention, le conseil régional «se rend complice de ces actions».

Thierry Gourlot demande donc la suspension du versement de cette subvention qui est «un scandaleux détournement d'argent public par des pseudos associations sans scrupules» qui utilisent cet argent «à des fins de propagande homophobe et violente».

Contacté par RT, il a qualifié l'affiche de «menaçante», évoquant notamment «un graphisme qui fait penser à l'Italie fasciste de Mussolini» et qui «suggère clairement une incitation à la haine et à la violence envers nos élus».

Selon lui, l'orientation sexuelle doit «rester dans le domaine du privé» et le fait que «des gens qui se disent anti-homophobes se permettent de pointer du doigt et en public l'homosexualité de ceux qui ne pensent pas comme eux est lamentable», a-t-il conclut. 

Le camp LGBT a lui aussi son avis sur l'affaire. Jean Lambert, administrateur de projets au sein de Couleurs Gaies a déclaré à RT «ne pas être inquiet». «Le FN, on connaît. Ce genre de réaction, on s'y attendait», a-t-il ajouté. 

Selon Jean Lambert, cette affiche est surtout «un avertissement aux jeunes LGBT qui seraient tentés par un vote FN». «Nous leur disons "Faites attention : le fait qu'il y ait quelques personnes homos au Front National ne signifie pas que ce n'est pas un parti homophobe et raciste". Le FN n'a jamais caché ni sa haine des associations LGBT ni son homophobie qu'il se plaît même à promouvoir», explique t-il. Quant à l'accusation d'homophobie, elle est «totalement ridicule» : «Ils s'énervent pour rien. Nous, nous sommes dans la bonne-humeur, nous assumons notre côté festif». conclut-il. 

Ce n'est en effet pas la première fois que l'irascibilité du parti d'extrême droite face aux attaques et aux moqueries en tous genres fait saliver ses détracteurs. En décembre dernier, Florian Phillipot, photographié à son insu par un journal de presse people en compagnie d'un homme présenté comme «son ami», s'était emporté en qualifiant ce dernier de «torchon».

En Juin 2014, alors que la chanteuse Madonna et l'humoriste Guy Bedos s'étaient moqués de sa fille, Jean-Marie Le Pen avait déclaré vouloir «pacser ces deux cons». Le président d'honneur du FN avait également tenu des propos antisémites en déclarant faire «une fournée une prochaine fois» à propos du chanteur Patrick Bruel qui avait déclaré ne plus souhaiter donner de concerts dans les villes tenues par le FN.