Farouchement opposé à la légalisation du cannabis, Bruno Le Maire, candidat à la primaire de la droite et du centre, s'est exprimé, mardi 11 octobre, pour donner son point de vue aux auditeurs de RTL sur la question.
Interrogé par une auditrice sur l'ouverture de la première salle de shoot à Paris, mardi 11 octobre, il en a profité pour déclarer qu'il n'y était «pas favorable non plus», après avoir «lu des rapports» sur le sujet, qui n'ont pas réussi à le convaincre de leur utilité.
A droite, tout le monde n'est pas de cet avis, à commencer par sa rivale, Nathalie Kosciusko-Morizet. Candidate à la primaire de la droite et du centre, elle plaide pour la dépénalisation du cannabis afin de mieux lutter contre la consommation.
Selon elle, cela permet «en même temps d'être plus réaliste et plus efficace pour lutter contre la consommation. Je trouve que la dépénalisation doit être considérée, mais pas la légalisation», précise-t-elle.
A gauche, la ministre de la Santé a elle aussi un point de vue précis sur la question. Dans une interview accordée à Libération, lundi 10 octobre, Marisol Touraine a estimé qu'un débat s'imposait. Opposée à la dépénalisation, et soucieuse de ne pas éluder les risques liés à la consommation, elle considère que le sujet implique des questions de santé publique, et que par conséquent, il est nécessaire de l'aborder, comme n'importe quelle autre substance de consommation controversée. «On ne peut pas dénoncer les effets du tabac ou de l’alcool et ouvrir le marché du cannabis. La question de la nature de la sanction doit être posée, en lien avec le renforcement des politiques de prévention» soutient-elle.
Vieux débat
Le débat sur la question du cannabis est un classique, qui revient traditionnellement avant chaque élection. En outre, des statistiques toutes fraîches encouragent les politiques à s'exprimer sur le sujet : selon un sondage Ipsos publié lundi 10 octobre, 52% des Français réclament un débat sur le cannabis et 84% considèrent que la législation actuelle est inefficace.
Par ailleurs, la moitié des Français est favorable à une autorisation de la consommation de cannabis pour les majeurs, soit légèrement plus que ceux qui y sont hostiles (49%). 1% ne se prononce pas, tandis que 52% jugent également que la vente de cannabis sous le contrôle de l'État serait efficace, 47% jugeant le contraire.
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