Le parquet de Paris a ouvert vendredi 7 octobre une enquête préliminaire après les propos du polémiste.
Plus tôt, SOS Racisme, sollicité par des familles de victimes des attentats du 13 novembre, avait décidé de saisir le parquet pour apologie du terrorisme concernant les récents propos polémiques d'Eric Zemmour sur le djihadisme.
Dans un entretien donné au magazine Causeur, Eric Zemmour a affirmé qu’il y avait «quelque chose de respectable» dans les actions des terroristes qui ont touché la France et qu’il fallait «arrêter de mépriser» les djihadistes. «Je respecte les gens prêts à mourir pour ce en quoi ils croient», a-t-il déclaré.
Bien que nuancés – le polémiste affirme aussi qu’il faut «combattre» les djihadistes et que leurs actions ont «quelque chose de criminel et mauvais» – ses propos ont été interprétés comme relevant de l'apologie du terrorisme par certains observateurs. Le blogueur Olivier Berruyer a ainsi été l'un des premiers à alerter le public sur les propos d'Eric Zemmour.
Cette polémique a bien entendu fait réagir nombre de personnalités politiques et médiatiques, assez divisées sur la question.
Défenseur d'Eric Zemmour, le journaliste du Figaro Alexandre Devecchio s'est étonné de l'absence de répression envers Tariq Ramadan ou encore les Indigènes de la République.
Julien Rochedy, ancien président de la branche jeunesse du Front national, s’est étonné du renversement accusatoire concernant le polémiste, passé du statut «d’islamophobe numéro 1» à celui de «soutien des islamistes».
Mais Eric Zemmour compte néanmoins plus de détracteurs, à commencer par les journalistes de RTL eux-mêmes, la radio où le polémiste officie comme chroniqueur depuis six ans : «La Société des journalistes de RTL estime de son devoir de faire savoir aux auditeurs de la radio et à l'opinion son aversion pour des propos qui, à ses yeux, portent atteinte à la mémoire des victimes du terrorisme», ont-ils fait savoir par l'intermédiaire d'un communiqué syndical.
La secrétaire d'Etat chargée de l'aide aux victimes, n'a, quant à elle, pas mâché ses mots à son sujet, parlant de propos «honteux méprisables et condamnables».
Esther Benbassa, spécialiste de l'histoire du peuple juif et de l'histoire des minorités affiliée au Parti Europe Ecologie Les Verts ou encore Pierre Laurent. secrétaire général du Parti communiste français, se sont eux aussi indignés de cette déclaration.
L'ancien militant du goupe révolutionnaire français Action Directe, Jean-Marc Rouillan, a été condamné en février dernier à huit mois de prison ferme pour avoir salué à la radio «le courage avec lequel se sont battus les terroristes du 13 novembre».