France

La ministre du Logement appelle à dénoncer les actes «racistes» contre les migrants

Après des coups de feu visant un futur centre d'hébergement à Saint-Brévin (Loire-Atlantique), le ministre du Logement Emmanuelle Cosse a appelé jeudi 6 octobre les Français à dénoncer les «actions extrêmement racistes» contre les migrants.

«Nous ouvrirons des centres pour atteindre ces 9 000 places [objectif fixé par le gouvernement], parce qu'on ne peut pas accepter de laisser des gens à la rue dans la boue, alors qu'ils relèvent du droit d'asile», a affirmé la responsable écologiste.

Elle a vivement critiqué sur Europe 1 des coups de feu visant un futur centre d'hébergement à Saint-Brévin, déclarant que le pays avait «besoin que tous les humanistes de ce pays, tous les progressistes, s'opposent, s'expriment pour dénoncer ces actions extrêmement racistes».

Selon Emmanuelle Cosse, «des militants, notamment d'extrême droite, utilisent ça pour faire de la politique nauséabonde».

«J'appelle tous les Français à simplement dire que, aujourd'hui, il n'est pas difficile d'accueillir, sur l'ensemble du territoire, de petits groupes de personnes, on peut le faire», a-t-elle lancé.

Lire ausi : Mur «anti-intrusions» à Calais : la mairie interdit les travaux, la préfecture passe outre

Quatre coups de feu ont été tirés dans la soirée du mardi 4 octobre à Saint-Brévin contre le centre de vacances EDF, choisi par l'Etat pour héberger 70 migrants en provenance de la «Jungle» de Calais, bidonville où vivent entre 7 000 et 10 000 migrants espérant rejoindre le Royaume-Uni. Le gouvernement veut démanteler l'intégralité de ce camp d'ici la fin de l'année.

Démantèlement de la «Jungle» de Calais : «inquiétudes les plus vives» de Jacques Toubon

Le Défenseur des droits Jacques Toubon a exprimé jeudi 6 octobre ses «inquiétudes les plus vives» sur les conditions du démantèlement du camp de migrants de la «Jungle» de Calais, qui, selon lui «pourrait débuter le 17 octobre».

«La destruction de la totalité des camps et des installations en dur pourrait débuter le 17 octobre prochain. Or le dispositif d'accueil et de mise à l'abri sur place des mineurs non accompagnés n'est toujours pas opérationnel», souligne-t-il dans un communiqué, où il se dit «très préoccupé par le sort de l'ensemble des exilés vivant à Calais».

Jacques Toubon dit en outre avoir écrit à Bernard Cazeneuve pour avoir des éclaircissement quant à la nature «des dispositions prises» pour les mineurs non accompagnés.

L'ancien ministre de la Justice assure qu'il «ne saurait admettre que le démantèlement du bidonville conduise à fragiliser davantage le sort de ces personnes très vulnérables et à les éloigner encore de la protection que leur confèrent les droits fondamentaux».

Manuel Valls avait affirmé il y a une semaine que la France était «une terre d'accueil lucide», «très loin d'être submergée» et «parfaitement capable» d'accueillir les demandeurs d'asile de Calais.