France

Pour lutter contre le djihadisme, Manuel Valls crée une armée de «community managers»

Ne pas céder un pouce de l'espace numérique aux djihadistes, c'est le but affiché par ce bataillon de community managers voulu par le Premier ministre. Un pas de plus dans la guerre virtuelle contre les sites et filières extrêmistes. »

Selon lui, c'est «une nouvelle étape» dans la lutte contre la propagande djihadiste sur Internet. C'est en tout cas ainsi que Manuel Valls a qualifier sa volonté de créer des cellules de «community managers» ou animateurs de réseaux sociaux.

Leur rôle? Tout simplement «opposer une parole officielle à la parole des djihadistes et ne pas les laisser dominer l'espace numérique», toujours selon le plan de bataille 2.0 établi par le premier Ministre.

Concrètement ce batailllon de community managers comporterait deux cellules. La première, étatique, sera composée de fonctionnaires venus de différents ministères. La seconde, adossée à la société civile, prendra la forme d'une fondation privée animée par des militants associatifs. L’objectif est de mettre en place ces deux cellules avant la fin de l'année.

Manuel Valls précise ainsi que des policiers mais aussi des hackers viendront s'ajouter à ce dispositif. 

La cible de toute cette armée de modérateurs qui quadrilleront la toile ? Les jeunes en voie de radicalisation, tentés par le djihad en Syrie ou en Irak.

Plus encore, Manuel Valls attend de ces deux cellules qu'elles produisent un véritable contre-discours à la propagande djihadistes qui essème sur la toile : «Nous produirons des outils de contre-discours pour alimenter ces community managers (...), et qui pourront ainsi croiser le fer plus efficacement avec les recruteurs djihadistes sur la toile pour ouvrir les yeux à ceux qui sont embarqués dans cette logique» a ainsi précisé le Premier ministre.

Il faut dire aussi que les chiffres sont là : les autorités françaises dénombrent ainsi 1 704 résidents français impliqués dans les filières djihadistes en Syrie et Irak, alors qu'ils étaient 1 573 lors du bilan effectué fin avril. 

Un phénomène qui inquiète d'autant plus que ce sont de très jeunes gens, voire des adolescents, qui semblent le plus touchés. Dans une tentative de contrer ces filières, le gouvernement avait ainsi mis en place en janvier 2015 le site «Stop Djihadisme» adressé surtout aux familles de jeunes radicalisés, souvent perdues et démunies.