«Quand on appelle à voter des électeurs de gauche, on se prépare à des arrangements, à mélanger un peu de gauche et un peu de droite, c'est alors qu'on n'a rien compris à la gravité des défis qui s'imposent à la France» tonnait Nicolas Sarkozy lundi 3 octobre, lors d'un meeting à Reichstett dans le Bas-Rhin, expliquant qu'il n'était pas «candidat à la primaire de la droite, du centre et de la gauche».
«Où est la loyauté, quand on appelle des électeurs de gauche à voter, à signer, parjures, un papier dans lequel ils s'engageraient à partager les valeurs de la droite?» poursuit-il, dans un tacle visant précisément l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Ce dernier avait affirmé dans un entretien publié le matin même dans Libération, qu'Alain Juppé, qu'il soutient dans la primaire de la droite, s'adressait aux déçus des quinquennats Hollande mais aussi Sarkozy.
Nicolas Sarkozy n'est pas le seul opposé à un ratissage large des électeurs. A droite, une pétition (1271 soutiens lundi à 23h30) a été lancée sur le site Change.org, pour dénoncer cet éventuel «vol d'une élection».
Pour Nadine Morano et Eric Ciotti, c'est une question de logique.
Mais à gauche aussi, on n'envisage pas de mélanger les genres. «Ce serait totalement malsain que de s'occuper d'une primaire Les Républicains basée sur les valeurs de la droite. Occupons-nous plutôt de notre primaire à nous» a affirmé pour sa part Najat Vallaud-Belkacem le même jour sur France 2.
Pour certains observateurs, l'idée que les électeurs de gauche puissent voter à la primaire de droite vide de sens l'idée de la primaire.
Pour ceux qui sont opposés à cette idée, si l'on doit confondre les électeurs autant organiser directement une présidentielle.