France

Même pour se déplacer en France, Nicolas Sarkozy reste très «bling-bling»

Il l'avait pourtant juré, il avait changé. L'ancien Président de la République cultivait depuis quelque temps un style moins clinquant. Mais, un déplacement en jet privé loué pour l'occasion vient rappeler sa réputation d'homme politique dépensier.

3200 euros l'aller-retour Paris-le Havre. C'est la modique somme qu'aura coûté à l'UMP le déplacement de Nicolas Sarkozy pour un meeting prévu dans la ville normande. Le plus que probable candidat à l'élection présidentielle de 2017 a tout simplement fait louer un jet privé pour effectuer ce déplacement.

Pour expliquer ce choix de transport, l'entourage de l'ancien Président a allégué «des raisons de logistiques» et le fait que «le train et la voiture sont fatiguants»

3200 euros pour 177 km, soit un coût de 18 euros au kilomètre, voilà qui fait cher. Si Nicolas Sarkozy avait choisi la voiture, un aller-retour Paris-Le Havre en voiture, soit une distance de 196 kilomètres n'aurait coûté que près de 45 euros en frais d'essence et péage, selon les calculs d'Europe 1.

Autre moyen de transport moins onéreux, le train : un aller-retour, sans réduction et en première classe aurait grevé les caisses de l'UMP de 106 euros.

Mais que les militants UMP se rassurent, le coût aurait pu être plus dispendieux, puisque l'UMP, qui aurait du payer pour cette location de jet privé 4800 euros, a obtenu au final une jolie ristourne.

Sobriété et transparence pour l'UMP ?

Pourtant au-delà de l'anecdotique, ce déplacement en jet privé contraste avec la situation financière du parti. Car à l'UMP les caisses sont vides ; plus encore, le parti est sérieusement endetté, à hauteur de 69 millions d'euros.

Et tout est à l'économie. Les militants venus au Havre applaudir leur champion se sont ainsi vus priés d'apporter leur propre sandwich.

Autre temps, le parti doit tenir ce 30 mai à Paris un congrès «low-cost» qui ne coûtera «que» 500 000 euros. Voilà qui contraste avec les rassemblements pléthoriques qu'avaient connus l'UMP au temps de sa splendeur. On se souviendra ainsi du congrès du Bourget en 2004, avec écran géant en fond de scène et estrade monumentale dans une salle de 80 000 personnes. Le tout facturé cinq millions d'euros.

A l'UMP, tout est aussi à la transparence, puisque le parti semble vouloir définitivement tourner la page «Bygmalion» du nom de cette agence de communication accusée d'avoir surfacturé pour une somme de 20 millions d'euros des prestations multiples à l'UMP . Désormais, les meetings sont organisés par les collaborateurs du parti qui viendront à titre bénévole, et aucun intermédiaire ne sera sollicité.