France

NKM dénonce une droite qui «joue avec les peurs et avec le confort des racines»

Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la primaire de la droite en vue de l'élection présidentielle de 2017, dénonce dans un entretien au Monde «une droite de la conservation, qui joue avec les peurs et avec le confort des racines».

«Certains, à droite, voudraient que la politique soit chimiquement pure. Il faudrait être d’une certaine droite, bien à droite et uniquement de celle-là. Moi, je me souviens de Nicolas Sarkozy qui lisait Jaurès à la tribune et faisait ensuite un gouvernement d'ouverture», déclare la députée de l'Essonne dans une tribune parue dans Le Monde ce jeudi 29 septembre.

«Aujourd’hui, il y a une droite de la conservation, qui joue avec les peurs et avec le confort des racines, parce que, hélas, elle semble en incapacité de comprendre les changements du monde et de construire la modernité», poursuit-elle, affirmant incarner a contrario «une droite du mouvement».

Interrogée sur les affirmations de Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy qui s'en prend à l'ancien chef de l'Etat dans le livre, La cause du peuple, Nathalie Kosciusko-Morizet indique les prendre «avec beaucoup de réserve» et juge que «ce sont des méthodes détestables».

«Cela dit, il reste un problème», assure-t-elle : «C’est que l’évolution du débat politique soit telle que les déclarations de Monsieur Buisson ne paraissent pas insensées.»

Pour la primaire qui se tiendra les 20 et 27 novembre, elle déclare refuser «une campagne qui se résumerait à arbitrer entre les idées de l’extrême droite et de la droite extrême, avec les électeurs du FN en juges de paix». «Or, ce risque existe quand on voit le caractère exclusif de certains débats…», estime-t-elle.

«Depuis un an, on a enchaîné les débats sans suite, sur la déchéance de nationalité, le droit du sang, le "burkini" et maintenant les Gaulois», déplore-t-elle.

NKM tacle directement Nicolas Sarkozy, à la fois sur ses propos sur les Gaulois et le réchauffement climatique : «L'homme est évidemment responsable du réchauffement climatique, comme on ne change pas d'ancêtres lorsqu'on change de nationalité.»

En ce qui concerne le vote de sympathisants de gauche à la primaire de la droite, NKM estime que «tous les électeurs qui veulent choisir un candidat d’alternance au quinquennat catastrophique que nous achevons ont leur place». «Et s’il y a parmi eux des déçus de François Hollande qui veulent y participer, ils sont les bienvenus !» a-t-elle conclu.