Au son des binious et aux cris de «Naoned e Breizh» («Nantes en Bretagne»), le cortège s'est élancé vers 16h derrière une banderole proclamant «44 en Bretagne» et derrière treize grandes lettres formant le mot «réunification», suivies d'une forêt de drapeaux bretons et nantais.
«La réunification des départements bretons aurait pu être réalisée dès 2014 [lors de la réforme territoriale], si le gouvernement actuel ne s'y était pas opposé», a déclaré Jean-François Le Bihan, président de l'association «Bretagne réunie», qui souhaite instituer «une manifestation annuelle à Nantes jusqu'à l'obtention de la réunification».
«Une loi qui a été votée peut être défaite», a ajouté Jean-François Le Bihan, entouré de plusieurs parlementaires, dont le député écologiste de Loire-Atlantique François de Rugy, le député LR des Côtes-d'Armor Marc Le Fur, ou le sénateur UDI de Loire-Atlantique Joël Guerriau.
Les manifestants entendent également obtenir du président du conseil départemental, Philippe Grosvalet (PS), la tenue d'un référendum local sur une Bretagne à cinq départements, à l'image de la consultation organisée en juin en Loire-Atlantique sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
«Ce serait une façon de trancher la question, de débloquer la situation», a estimé François de Rugy, évoquant le «rendez-vous manqué de la réforme de redécoupage des régions».
Une enveloppe en carton adressée au président du conseil départemental a été accrochée sur le grillage du bâtiment, «copie du courrier déjà envoyé à Philippe Grosvalet pour lui demander la tenue de cette consultation populaire», selon Jean-François Le Bihan.
«Bretagne réunie» a parallèlement lancé une pétition qui a réuni 100 000 signatures, soit les 10% du corps électoral de Loire-Atlantique nécessaires pour «obliger le conseil départemental à réaliser cette consultation dans le cadre du droit d'option», qui permet à un département de changer de région s'il obtient la majorité des trois cinquièmes, a-t-il ajouté.
La manifestation s'est globalement déroulée dans une ambiance bon enfant, seulement perturbée par des dissensions verbales entre groupes de manifestants, notamment avec le groupuscule d'extrême droite Breizh Atao, présent en milieu de cortège.
En septembre 2014, en pleine réforme territoriale, entre 13 000 et 30 000 personnes avaient manifesté à Nantes, selon les estimations.