Juppé clashe, Sarkozy répond
Tout a commencé par un tweet d’Alain Juppé, publié le 22 septembre. «Nullité du débat politique que soulèvent certains à droite et à gauche : on débat des Gaulois !! Et si l'on parlait d'avenir ?», a envoyé le candidat LR à la présidentielle de 2017 à l'attention de son rival Nicolas Sarkozy.
Pas rassasié par cette attaque, il a enfoncé le clou le même jour à Tours, où il a lancé aux journalistes : «Pour moi faire campagne, ce n’est pas lâcher une incongruité tous les jours pour faire parler de soi.»
Une sortie peu goûtée par ce dernier, qui a rétorqué sur le même ton, au cours d'une interview le 22 septembre sur la chaîne BFM TV : «Qu'il ne se gêne pas pour relever le débat !»
Le favori de la primaire de droite Alain Juppé a ensuite surenchéri dans un entretien au journal Le Monde publié le 23 septembre. «Ce n'est certainement pas aux responsables politiques d'écrire l'histoire. Laissons ça aux historiens», a-t-il indiqué, ajoutant que le risque de «guerre civile» était exacerbé en France autour du débat sur l’islam et la laïcité.
Le seul à pouvoir battre Marine Le Pen
Le maire de Bordeaux, qui a condamné le «durcissement» de la ligne de Nicolas Sarkozy, s'est présenté en «rassembleur» des Français et s'est montré particulièrement confiant pour l’échéance de 2017, estimant être «le seul à pouvoir battre Marine Le Pen au second tour» des élections.
Bayrou applaudit
Réagissant aux mots durs d'Alain Juppé contre ceux qui, dans son parti, «considèrent que la religion musulmane est par essence incompatible avec la République», le centriste François Bayrou a salué une «attitude extrêmement courageuse» de la part du candidat Les Républicains, dont il est un soutien affiché.
«Pour moi, c'est la marque d'un homme d'Etat. Un homme d'Etat c'est quelqu'un qui refuse de glisser quand tout le monde glisse», s'est-il enflammé.
Cambadélis de marbre
Le Premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis s’est lui montré plus réservé quant au discours du Bordelais. «On ne peut pas rassembler les Français et combattre le Front national sur la ligne économique et sociale d’Alain Juppé», a-t-il tweeté.
Il n’a pas pour autant rallié les soutiens de l'ancien président français, dont il a dénoncé la «trumpisation», ajoutant : «Nicolas Sarkozy propose un pacte d'assimilation ! Jean-Marie Le Pen lui-même ne l'avait jamais dit.»
Le 19 septembre, lors d’un meeting à Franconville, Nicolas Sarkozy avait défrayé la chronique en jouant la carte de l’assimilation. Il avait alors déclaré : «Au moment où vous devenez français, vos ancêtres, ce sont les Gaulois.»