France

Marine Le Pen : «Il faut instaurer la sélection à l’université»

Marine Le Pen, candidate du Front national à la présidentielle, a prôné jeudi la sélection à l'université pour «créer la vraie égalité des chances», parmi diverses mesures pour inverser la «situation dramatique» de l'école de la République.

«Il faut en finir ici avec un dogme, celui de l'interdiction de la sélection» à l'université, a demandé Marine Le Pen lors d'une «convention présidentielle» consacrée à l'école et à l'enseignement supérieur à Paris, s'opposant aux «amphis bondés, aux résultats déplorables, aux années d'études perdues».

«Il ne faut pas croire que la sélection n'existe pas, il y a la sélection cachée, la pire de toutes, par l'échec», mais aussi «la plus injuste, le tirage au sort», s'est indignée l'eurodéputée.

«La sélection à l'université va libérer les énergies, créer la vraie égalité des chances» a encore insisté Marine Le Pen.

La présidente du FN a par ailleurs dénoncé «les bombes à retardement» que constituent, selon elles, les précédentes réformes dans le domaine éducatif. Elle s'en est prise vertement aux «dogmes pédagogistes», leur préférant le «bon sens» des enseignants «sur le terrain».

Elle a proposé pour le primaire et le secondaire deux premières réformes : «50% du temps d'enseignement doit être consacré à l'apprentissage du français en primaire» et la suppression du collège unique.

Assurant que l'école ne devait pas être «un lieu d'expérimentation permanente», elle a plaidé pour «des principes moins innovants, moins créatifs, moins branchés, mais plus stables, plus sûrs».

Cent propositions

Marine Le Pen recevait «cent propositions» élaborées par deux collectifs frontistes, «Marianne» (étudiants) et «Racine» (enseignants) dans lesquelles elle piochera à sa guise pour son projet présidentiel.

Les deux collectifs ont dévoilé dans la soirée leurs cent propositions, dont la scolarité obligatoire dès l'âge de cinq ans ; la méthode syllabique privilégiée ; «enseignement chronologique de l'histoire, pour l'essentiel celle de la France, faisant toute sa place au roman national» ; une «grande concertation nationale sur les rythmes scolaires», l'abrogation de la réforme du collège. 

Les collectifs souhaitent aussi la suppression du dispositif d'enseignement des langues et culture d'origine ; un bac aux exigences relevées ; le «contrôle de l'accueil des étudiants étrangers pour éviter qu'il alimente l'immigration clandestine» ; plus de bourses sur critères sociaux et au mérite ; «l'interdiction du port des signes religieux» pour les accompagnants scolaires ; le port de l'uniforme notamment dans l'enseignement primaire ; une réglementation du rôle des syndicats ; une politique d'éducation prioritaire «refondée» ; étendre à l'université la loi de 2004 interdisant les signes religieux ostentatoires.