France

Christian Estrosi s'inquiète de la création de «micro jungles de Calais» dans les régions

Le président Les Républicains (LR) de la région Paca, Christian Estrosi, a affirmé le 13 septembre sa «totale opposition» au projet du gouvernement de créer des zones pour migrants en région, ce qui reviendrait selon lui à créer des «micro jungles».

«Impuissant à démanteler la jungle de Calais, le gouvernement entend-il disséminer les migrants en transit dans nos régions ?», s'interroge Christian Estrosi dans un communiqué. Le président de la région Paca (Provence-Alpes-Côte d'Azur) a également écrit à Manuel Valls pour lui demander de préciser ses intentions.

Selon Le Figaro, qui cite un relevé de conclusions du ministère de l'Intérieur, le gouvernement compte en effet créer 12 000 places d'hébergement d'ici à la fin de l'année pour évacuer les migrants de Calais et de Paris, des chiffres plus élevés que ceux annoncés jusqu'à présent.

Une initiative qui ne plaît pas à l'ancien maire de Nice, qui ne mâche pas ses mots à l'égard du gouvernement : «En échec depuis presque cinq ans en matière d'immigration, ayant en particulier laissé le nombre de migrants à Calais passer de moins d'un millier en 2012 à plus 10 000 aujourd'hui, rien n'autorise ce gouvernement, à quelques mois de l'échéance présidentielle, à jouer aux apprentis sorciers.»

Dans sa lettre, Christian Estrosi insiste par ailleurs sur les «conséquences financières très lourdes» liées à l'immigration. «On a le sentiment qu'une fois de plus, on abandonne nos élus locaux et nos maires en particulier, les laissant seuls face à cette pression migratoire», écrit-il, précisant qu'il a sollicité les présidents des associations de maires, de départements et de régions de France (AMF, ADF, ARF) «afin qu'une discussion coordonnée puisse avoir lieu avec l'Etat».

«Les collectivités territoriales n'ont pas à payer le prix d'une politique que leur impose l'Etat qui jusqu'ici, n'a pas réussi à régler ce dossier qui aurait mérité depuis longtemps une refonte des accords du Touquet coordonnant les rôles de la Grande-Bretagne et de la France», martèle-t-il. 

En visite à Calais le 2 septembre, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé qu'il souhaitait démanteler la Jungle «le plus rapidement possible».