France

Notre-Dame-des-Landes : les opposants saisissent à nouveau le Conseil d'Etat

Deux associations opposées au transfert de l'actuel aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes ont annoncé avoir saisi le Conseil d'Etat d'une nouvelle requête visant à obtenir l'annulation de la déclaration d'utilité publique du projet contesté.

L'Acipa et le Cédpa, deux des principales associations d'opposants menant depuis une quinzaine d'années une intense bataille juridique contre le projet d'aéroport de Notre-Dames-des-Landes, ont annoncé, dans un communiqué, avoir saisi la plus haute juridiction administrative pour lui demander d'abroger la déclaration d'utilité publique (DUP) du 9 février 2008, «acte fondateur des travaux de construction d'un nouvel aéroport», que le gouvernement souhaite engager dès l'automne. 

Cette saisine fait suite à la remise, en mars dernier, d'un rapport d'experts au ministre de l'Environnement Ségolène Royal, qui jugeait le projet actuel à deux pistes «surdimensionné» et qui reconnaissait «la faisabilité de l'optimisation de Nantes-Atlantique», l'aéroport existant, soulignent les associations requérantes. 

«Ce rapport dit ce que nous avons toujours dit, c'est-à-dire que l'alternative [à un transfert de l'aéroport] n'avait pas été étudiée, ce qui est contraire à toutes les règles. C'est donc normal de ressaisir le Conseil d'Etat, même si c'est sans grand espoir», a déclaré à l'AFP Françoise Verchère, co-présidente du Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (Cédpa). 

«On estime que les conclusions du rapport constituent un bouleversement qui justifie l'abrogation de la DUP [...] On ne pouvait pas laisser le rapport retomber aux oubliettes alors qu'il apportait un éclairage nouveau sur le dossier», a également justifié l'avocat des requérants, Thomas Dubreuil. 

Les deux associations ont demandé «au début du mois de mai au Premier ministre Manuel Valls d'abroger la DUP», a-t-il précisé à l'AFP. Cette demande étant restée sans réponse, ce qui équivaut au bout de deux mois à «une décision de refus», les opposants ont déposé une requête devant le Conseil d'Etat qui a été «enregistrée le 5 septembre», a explicité Me Dubreuil. 

Selon l'avocat, l'audience ne devrait pas se tenir avant plusieurs semaines. 

Le Conseil d'Etat avait rejeté le 18 octobre 2013 un recours des opposants contre la déclaration d'utilité publique du futur aéroport du Grand Ouest, situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, et qui aurait initialement dû être inauguré en 2017.