France

Cour spéciale, placement préventif des radicalisés: les mesures-choc de Sarkozy contre le terrorisme

L'ancien président du parti Les Républicains a développé ses propositions en matière de lutte antiterroriste dans les colonnes du Journal du Dimanche. Petit récapitulatif des nouvelles mesures sécuritaires proposées par le candidat à la primaire.

«Il faut créer une cour spéciale antiterroriste, à l’image de ce qu’a fait le général de Gaulle en 1963, avec la Cour de sûreté de l’Etat contre l’OAS. Je demande aussi un parquet national antiterroriste. Le gouvernement a créé un parquet national financier et aujourd’hui, il nous explique que créer un parquet national antiterroriste serait contraire à l’Etat de droit ?», s'étonne Nicolas Sarkozy dans les colonnes de l'édition du 11 septembre du Journal du Dimanche (JDD). Le candidat à la primiaire de la droite et du centre propose tout un éventail de mesures pour lutter contre le terrorisme. L'ancien président de la République de 2007 à 2012 promet donc la création d'une justice spécialement dédiée à cette nouvelle menace : cour spéciale, parquet national antiterroriste...

«Il faut des juges de la liberté et de la ­détention spécialisés dans l’antiterrorisme et rattachés à cette Cour de sûreté : l’individu de 19 ans qui a égorgé un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray, après avoir fait deux tentatives de djihad, ne peut pas relever de juges de droit commun. La lutte contre le terrorisme impose que les décisions de justice soient prises par des magistrats spécialisés», précise Nicolas Sarkozy.

«Placement préventif» pour les individus radicalisés

Le candidat propose aussi que tout Français suspecté d'être lié au terrorisme, parce qu'il consulte régulièrement un site djihadiste, que son comportement témoigne d'une radicalisation ou parce qu'il est en contact étroit avec des personnes radicalisées, devrait faire l'objet d'un placement préventif dans un centre de rétention fermé. 

Un individu placé en rétention administrative pourra alors être envoyé dans un centre de déradicalisation ou faire l'objet d'une enquête judiciaire en fonction des résultats de cette analyse, explique l'ancien chef de l'Etat. «Il ne sortira que lorsqu'il ne sera plus radicalisé. Sinon, il y restera. Nous ne pouvons laisser en liberté des individus radicalisés qui sont de véritables bombes à retardement», ajoute-t-il. Nicolas Sarkozy défend aussi l’instauration de quartiers spécifiques dans les prisons pour les radicalisés condamnés.

«François Hollande ne met pas tout en œuvre pour lutter contre le terrorisme»

Pour Nicolas Sarkozy, le chef de l'Etat n'est pas à la hauteur du danger terroriste. Ce dernier plaide donc en faveur d'une adaptation de l'Etat de droit à la menace. «Est-ce l’Etat de droit qui doit s’adapter à la menace ou la ­menace qui s’adapte à notre Etat de droit ? On ne devrait pas bouger, stoïques et immobiles, alors que la vie de Français est en jeu ? Je ne l’accepte pas», s'indigne-t-il. 

«Je veux être le porte-parole de la majorité silencieuse qui nous dit : "ça suffit"», conclut Nicolas Sarkozy, qui reste en tête des sondages avec Alain Juppé pour les primaires de la droite et du centre. 

Pour Manuel Valls, Nicolas Sarkozy se trompe «comme Georges Bush après le 11 septembre»

«Nous sommes le 11 septembre. La réponse à l'époque des républicains et de George Bush, consistant à créér un Patriot Act, c'est-à-dire à mettre en cause un certain nombre de libertés fondamentales et à ouvrir Guantanamo, n'a pas mis à l'abri les Etats-Unis de la menace et des actes terroristes», a répondu Manuel Valls, le 11 septembre, sur Europe 1 dans l'émission Le grand rendez-vous

Pour le chef du gouvernement, l'ancien chef de l'Etat «se trompe sur la forme en faisant croire aux Français, et de manière terrible, qu'avec lui, au fond, il n'y aurait plus d'attentats». 

Les mesures proposées par Nicolas Sarkozy, sont jugées «brutales» par le Premier ministre, qui appelle à ne pas diviser les Français.