France

Opposés à la réforme du collège, des enseignants appellent à manifester et faire la grève

La réforme du collège qui prend effet dès cette rentrée, sera-t-elle appliquée sur le terrain ? Les enseignants opposés à cette loi ont organisé une manifestation à Paris, une semaine après la reprise des cours.

L'intersyndicale constituée du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire, SNEP-FSU (enseignement professionnel), FO, CGT, Sud et Sundep (privé) avait appelé le 8 août à une grève contre la réforme et les conditions de rentrée, ainsi qu'à une manifestation à Paris au départ de la place de la Sorbonne.

Celle-ci a rassemblé entre 200 et 300 enseignants récalcitrants qui ont scandé des slogans comme «Najat la banlieue, regarde la dans les yeux !».

Sur leurs pancartes, on pouvait notamment lire «Profs en grève pour un avenir plus rose» ou encore «Inégalité des chances, c’est ça la France ?»

Le coordinateur du Parti de Gauche Eric Coquerel, qui était sur place, a expliqué au correspondant de RT France les raisons de son opposition à la réforme.

Il a notamment dénoncé une loi «mauvaise à la foi pour les enseignants, mauvaise pour le collège et mauvaise pour l’éducation et donc les élèves.»

Les syndicats organisateurs, qui ont rassemblé 80% des voix aux élections professionnelles, craignent notamment une «mise en concurrence» des matières et des collèges, voire un grignotage des horaires des disciplines.

Le SNES a édité un fascicule avec des pistes pour «entrer en résistance pédagogique» : ne pas mentionner l'aide personnalisée (AP) ni les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) dans les emplois du temps, ne pas se sentir obligé de participer à certaines réunions... Le syndicat avait déjà appelé à boycotter ou perturber les journées de formation à la réforme, organisées par le ministère l'année dernière.

Le SNALC a de son coté publié un «mode d'emploi» pour abroger la réforme «de l'intérieur».

Pour Frédéric Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT, favorable à la réforme, «tout se passe bien» dans environ un quart des collèges, «mal» dans 15%, tandis que dans 60-65% des établissements : «c'est en construction, il y a un temps nécessaire à l'appropriation de la réforme.»

Néanmoins, une partie des enseignants peut, sans participer à la grève, appliquer la réforme a minima et jouer la montre en attendant une éventuelle abrogation, promise par plusieurs candidats aux primaires, après l'élection présidentielle.

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