Najat Vallaud-Belkacem se distancie à nouveau de Manuel Valls sur l'islam
- Avec AFP
Le ministre de l'Education nationale a estimé le 7 septembre que la société française était «d'abord minée par le repli identitaire» et «le ressentiment à l'égard des musulmans», soulignant sa différence avec «l'identité politique» de Manuel Valls.
Le Premier ministre «Manuel Valls a son identité politique, et moi j'ai la mienne», explique Najat Vallaud-Belkacem dans un entretien accordé au Nouvel Obs du 7 septembre.
Pour NVB, le problème n'est pas l'islam radical mais les français. Une réaction Mr Le PM?https://t.co/LjEBNublMX via @LePoint@manuelvalls
— Lionel Roques (@lionel_r1234) 7 septembre 2016
«Pour lui, l'essor de l'islam radical est le combat central. Pour moi, la société française est d'abord minée par le repli identitaire, le ressentiment à l'égard des musulmans», ajoute-t-elle, «convaincue que donner la priorité à ce second combat est le meilleur moyen de faire durablement reculer l'islam radical, qui enfante des monstres, le djihadisme, le terrorisme».
«Il y a une responsabilité des musulmans à combattre ce cancer obscurantiste», affirme le ministre franco-marocain, qui juge néanmoins «scandaleuse [...] l'injonction qui leur est faite de se désolidariser des terroristes [...] car elle présuppose une complaisance généralisée alors que c'est l'inverse».
Quand Le Point évoque la réaction de NVB aux propos de Valls sur l'Islam il note ,incidemment, qu'elle est franco-marocaine. #incidemment
— Jean-philippe Guedas (@JPguedas) 7 septembre 2016
Interrogée sur l'enseignement de l'arabe à l'école, qu'une partie de la droite l'accuse de vouloir renforcer, Najat Vallaud-Belkacem souligne avoir «voulu diversifier l'apprentissage des langues vivantes, nuance. Cela passe par plus d'allemand, de chinois, de russe».
L'arabe était jusqu'à présent enseigné principalement par les Elco (Enseignements de langues et culture d'origine), créés en 1980, qui proposent des cours de professeurs algériens, marocains et tunisiens, payés par leur pays, dans le cadre de conventions bilatérales entre la France et les pays d'origine des populations immigrées.
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L'apprentissage du français avec la #PrioritéAuPrimaire, c'est désormais 10h + 10h. Et Desintox sur l'arabe. pic.twitter.com/7jlCoQ21Sx
— Najat Belkacem (@najatvb) 6 septembre 2016
Devenus «problématiques», en raison du «communautarisme, avec des enfants regroupés par pays d'origine» et du peu de contrôle «sur la qualité des enseignants», les Elco sont remplacés à partir de cette rentrée par le dispositif «enseignements internationaux de langues étrangères» (Eile), rappelle la ministre.
Les enseignants continuent d'être mis à disposition «par nos pays partenaires, mais nous en assurons désormais le recrutement». Ils doivent «maîtriser la langue française», ils font partie de l'équipe pédagogique, sont inspectés et les programmes sont corédigés, a précisé Vallaud-Belkacem. Les familles, quelle que soit leur origine, peuvent demander cet enseignement, en plus des heures de classe.
Lors de cette rentrée, ce dispositif a pris effet avec le Maroc et le Portugal. Il sera étendu à toutes les autres langues en septembre 2017. L'arabe est «un plus pour tous les élèves qui l'apprennent, comme pour ceux qui apprennent le chinois par exemple», précise la ministre.
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