700. C'est le nombre de signatures collectées par le collectif citoyen Français Libres qui publie, via un blog, un appel au gouvernement français pour obtenir la levée des sanctions anti-russes et la vente des Mistrals.
A l'intiative de ce groupe, on retrouve un jeune Français de 25 ans, Rémy Berthonneau, expatrié à Moscou, qui a décidé de réagir alors que l'Union Européenne doit se prononcer en juillet sur la prolongation des sanctions économiques visant la Russie.
"La levée des sanctions contre la Russie ne peut être liée au respect des accords de Minsk car le gouvernement Ukrainien ne les applique pas et (...) l’envoi de troupes en Ukraine par des pays de l’OTAN est contraire à l’esprit des accords. Lier les sanctions au respect des accords de Minsk, c’est se faire l’otage de la politique intérieure ukrainienne " peut-on lire sur le blog, "dans la course à l’absurdité, les autorités françaises se sont distinguées en décidant de leur plein gré de ne pas livrer les Mistrals (...) La France refuserait de livrer les Mistrals à la Russie mais vend des Rafales au Qatar, qui peut tourmenter nos consciences à bien des égards."
Un collectif qui espère voir la France reprendre l'initiative diplomatique sur le dossier russe. "Notre démarche est positive. Pour mettre un terme aux tensions actuelles et à ce jeu inutile de sanctions et de contre-sanctions, choisissons une sortie de crise ambitieuse sans attendre. L'unique solution est de relancer la coopération entre l'Ukraine, la Russie et les autres pays européens. Nous devons construire une grande Europe: la France et la Russie doivent être les initiateurs et les porteurs de ce projet positif pour l'Europe" explique Rémy Berthonneau qui rappelle ce fait historique : "sans la Russie, l'Europe serait mutilée"
En Europe, la grogne monte aussi
A l'instar des citoyens, des pays comme la Hongrie, l'Italie, l'Autriche, l'Espagne, Chypre, la Slovaquie ou encore la Grèce se disent désormais ouvertement opposés au maintien des sanctions touchant Moscou. Le front uni, affiché il y a encore quelques mois par les Européens, commence à se fissurer et ces voix discordantes embarrassent de plus en plus Washington.
En visite aux Etats-Unis, mercredi 21 mai, le ministre grec de la Défense a ainsi confié que son homologue américaine avait demandé à Athènes de ne pas opposer son veto à la prolongation des sanctions à l'encontre des Russes en juillet prochain."J’ai expliqué que pour nous, la Russie est un pays allié et ami, avec lequel nous sommes unis par le lien indissoluble de la religion et des relations économiques" a répondu Panos Kammenos.
Les sanctions antirusses décidées par l'UE il y a plus d'un an ont déjà coûté plus de 21 milliards d'euros à l'Europe. En France, le manque à gagner sur les exportations à destination de la Russie, s'élèverait selon le collectif à 2 millions d'euros, soit 15 000 emplois dans l'agroalimentaire, l'énergie et la défense.