«Tout le monde sait qu’un nouveau traité est prévu pour 2017. Donc le choix du prochain président est un choix sur l’Europe. Je veux faire de la présidentielle un référendum sur les traités européens». En présentant ses chevaux de bataille, Jean-Luc Mélenchon ne mâche pas ses mots et en profite pour égratigner ceux qu'ils jugent responsables des failles de l'Union Européenne. «Les dogmes économiques et politiques de l’Europe à l’allemande ont tout bloqué. Et on nous propose de continuer !», s’insurge celui qui a lancé «l’Europe, on la change ou on la quitte !», venu présenter quelques-unes de ses grandes propositions qui seront détaillées dans un livre-programme à paraître le 8 septembre, Le choix de l'insoumission (Seuil).
Se disant confiant, malgré la multitude de candidatures à gauche, Jean-Luc Mélenchon affirme, évoquant Benoit Hamon, Arnaud Montebourg, Cécile Duflot, Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche : «Ils travaillent pour moi». Selon lui, la proximité de leurs programmes jouerait même en sa faveur. «Quand vous en avez trois sur quatre qui parlent, comme moi, de VIe République, de sortir des traités européens, de transition écologique, ça améliore la crédibilité et l’écoute de mon programme», assure-t-il.
Interrogé sur les questions de sécurité, il met longuement en garde sur les «délires sécuritaires» et «thèmes morbides» qui, selon lui, y sont liés. Il profite de ces thèmes pour tacler la candidature de Nicolas Sarkozy, qui, estime-t-il, risque de s'axer autour de l'identité, de la sécurité et de l'autorité, et redoute que de tels thèmes ne monopolisent la campagne.
Sa tête de turc ? La loi travail. «Pour moi, les privilèges de l’argent sont la cause de tous nos maux. De l’écosystème à la démocratie, l’argent détruit tout ! Voilà ce qu’il faut régler», martèle le candidat, soucieux de relancer le débat social et de replacer les valeurs de la gauche au cœur de la campagne.