France

Agnès Saal au ministère de la culture. Retour sur ces dépenses d'argent public qui font débat

Après sa démission, l'ancienne directrice de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) vient de retrouver le ministère de la culture. RT revient sur ces scandales d'abus d'argent public qui ont secoué l'opinion.

Agnès Saal, vient d'obtenir un poste de chargée de mission sur les questions de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences au sein du ministère de la culture.

Le mois dernier, l'ancienne directrice de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) s'était vue contrainte par sa ministre de tutelle, Fleur Pélerin, de déposer sa lettre de démission après s'être vue épinglée pour ses frais de taxi qui dépassaient 40 000 euros en dix mois, dont 6 700 pour son fils, alors qu'elle disposait d'une voiture de fonction avec chauffeur. 

L'intéressée avait qualifié cet incident de «maladresse» en expliquant avoir été abonnée à une chaîne de taxi parisienne car elle ne pouvait pas se permettre d'éxiger de son chauffeur qu'il fasse «des journées de 15 heures, même le week-end.» 

Ce n'est pas la première fois que des hauts fonctionnaires doivent répondre de la façon dont ils dépensent l'argent public. L'hiver dernier, la direction de Radio France avait confirmé avoir dépensé quelque 100 000 euros pour la rénovation du bureau de son président Mathieu Gallet. Ce dépassement qui est très loin des 34 500 euros prévus s'explique notamment par la restauration de «boiseries précieuses en palissandre» qui ornent une partie des murs du bureau de Mathieu Gallet et qui a coutée à elle seule quelques 70 000 euros. L'intéressé a finalement été blanchi par l'inspection des Finances qui a considéré que ces travaux «ne présentaient pas de caractère anormal ou disproportionné par leur nature ou leur montant». L'épisode avait néanmoins provoqué une vague d'indignation au sein de Radio France et de l'opinion publique.

A l'automne de l'année dernière, la Confédération générale du travail (CGT) aurait déboursé au moins 100 000 euros pour la rénovation de l'appartement de fonction de son secrétaire général Thierry Lepaon. Ce dernier avait été contraint de démissionner. Une enquète interne l'avait finalement blanchi en constatant que les coûteux travaux «ont été réalisés en dehors de la responsabilité du secrétaire général», qui n’a «notamment pas eu connaissance des devis» et «a découvert les travaux une fois ceux-ci achevés».

En Janvier dernier, la cour des comptes avait  révélé que  l'ancienne garde des sceaux sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, avait dépensé plus de 180 000 euros en frais de communication et en vêtements de luxe lorsqu'elle était au ministère de la justice.

Toujours durant le quinquénat de Nicolas Sarkozy, le ministre Christian Blanc s'était fait offrir 12 000 euros de cigares par l'état en quelques mois, tandis que le secrétaire d'état à la coopération et à la francophonie, Alain Joyandet avait loué un jet privé pour la somme de 116 500 euros afin de se rendre à une conférence. 

En 2011 le site d'information Médiapart avait publié le budget détaillé du Sénat. A titre de bref exemple, chaque sénateur couterait en moyenne 23 500 euros par mois au contribuable. Les fonctionnaires bénéficieraient d'avantages et de primes juteuses.

Bernard Saugey, sénateur UMP de l'Isère et premier questeur du Sénat avait à l'époque parlé de dépenses que les français étaient «incapables de comprendres et qui leur feraient sûrement faire des réflexions idiotes» si elles étaient révélées. La carte du restaurant du Sénat affiche quant à elle un menu des plus raffinés : foi gras fumé, dos de cendres roti à la moelle fondue d'épinards, vol au vent de homard et coquillages, jus pressé de carapaces. Tout le monde ne pourra pas se le permettre.